Covid-19 : les appels aux hotlines de santé mentale ont augmenté pendant

Bien que les appels aux services de santé mentale aient augmenté de 35% au début de la pandémie, la proportion de personnes cherchant de l’aide pour des pensées suicidaires est restée la même qu’avant la mise en place des restrictions de covid-19

Par Claire Wilson

Les appels aux lignes d’assistance en santé mentale dans 19 pays ont augmenté d’environ un tiers, en moyenne, peu de temps après le début des blocages mis en place au cours des premiers mois de la pandémie de covid-19, avant de redescendre à des niveaux similaires à ceux d’avant.

Pendant la flambée, il y a eu de légères augmentations de la proportion d’appels passés par des personnes se sentant seules et par des personnes craignant d’être infectées par le coronavirus, mais la nature des préoccupations des personnes est restée globalement similaire à celle des appels passés avant la pandémie.

Plusieurs études ont suggéré que plus de gens se sont sentis anxieux ou déprimés depuis le début de la pandémie. Ces niveaux sont généralement évalués à l’aide d’enquêtes sur la santé mentale et de statistiques sur le suicide, mais Marius Brülhart à l’Université de Lausanne en Suisse s’est demandé s’il y avait un autre moyen de tracer les changements dans le bien-être mental des gens. « Nous avons pensé : que pouvons-nous faire pour obtenir une mesure de la santé mentale de la population ? », explique Brülhart.

La plupart des services d’assistance téléphonique pour les personnes en détresse mentale conservent des journaux de leurs appels, y compris de brèves notes sur les raisons pour lesquelles les gens ont appelé. Brülhart et ses collègues ont analysé les données anonymes de 8 millions d’appels aux lignes d’assistance dans 19 pays, dont les États-Unis, la Chine, Israël et plusieurs pays européens, mais pas le Royaume-Uni, en regardant la période allant du début 2019 au début 2021.

Ils ont constaté que le nombre d’appels a culminé environ six semaines après le début des restrictions sur les coronavirus de chaque pays, atteignant 35% de plus qu’avant la pandémie – bien que certaines lignes d’assistance manquaient initialement de capacité suffisante pour répondre à tous les appels et ont donc pu manquer une partie de la hausse précédente .

Le nombre de personnes appelant pour parler de pensées suicidaires est resté à une proportion similaire du volume total d’appels qu’en 2019 avant la pandémie. D’autres recherches ont montré que, dans la plupart des pays, Les taux de suicide n’ont pas augmenté depuis le début de la pandémie.

« Nous avons de nombreuses preuves que le début de la pandémie a affecté la santé mentale des gens ; nous devons nous demander pourquoi cela ne semble pas s’être traduit par des taux de suicide plus élevés », dit Louis Appleby à l’Université de Manchester, Royaume-Uni. « La cohésion sociale est une possibilité – famille et voisins offrant du soutien, un sentiment général de traverser une crise ensemble.

La nouvelle étude a également révélé que les appels aux lignes d’assistance ont augmenté davantage dans les pays où il y avait moins de soutien financier pour les personnes incapables de travailler en raison de la pandémie, ainsi que dans les pays avec des fermetures ou des restrictions plus strictes. Plus les mesures de confinement sont intenses, plus l’augmentation des appels suicidaires est importante, selon Brülhart.

Besoin d’une oreille attentive ? Samaritains britanniques: 116123; Bouée de sauvetage nationale pour la prévention du suicide aux États-Unis: 1 800 273 8255; hotlines dans d’autres pays.

Référence de la revue : La nature, DOI : 10.1038 / s41586-021-04099-6

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