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Text neck : comment notre addiction aux smartphones affecte

Text neck : comment notre addiction aux smartphones affecte notre corps

Votre addiction à votre smartphone vous vieillira-t-elle prématurément ? Il y a 4 ou 5 ans, des études ont commencé à nous alerter sur les risques d’un usage trop important de nos smartphones pour notre santé physique. Car au-delà des risques pour notre santé mentale (dépression, burn-out), nos petits appareils intelligents impactent aussi notre corps. Et le marquent physiquement.

Pression sur les vertèbres et TMS

Les premières études, en 2018-2019, ont porté sur les douleurs causées par le fait d’avoir la tête penchée à longueur de journée sur nos smartphones. Il faut dire que d’après Millward Brown, les Français passent 5h30 par jour sur des écrans, et consultent 2 716 fois leur téléphone par jour… À force, cela engendre des douleurs aux cervicales, aux épaules et aux coudes.

Les scientifiques appellent cela le « text neck » (ou « cou du texto »), en référence au cou des accrocs aux textos et autres messageries instantanées. À l’Université de Khon Kaen en Thaïlande, des chercheurs ont ainsi mis en garde sur le fait que cette posture courbée, quand elle est répétée trop longtemps, peut entraîner des « troubles musculo-squelletiques », car les tissus mous qui entourent la colonne vertébrale sont mis sous pression par le poids de notre tête (27 kilos). Selon eux, au bout d’une centaine de fois par jour, l’inclinaison de la tête vers l’avant  de 60 degrés « entraîne des risques » pour la santé.

Et ça ne s’arrête pas aux douleurs : selon des chiropraticiens australiens, notre utilisation compulsive des smartphones va jusqu’à modifier la forme de notre corps. Nous rendant, petit à petit, bossus… ou provoquant de l’arthrose cervicale précoce et des scolioses, a minima.

 

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« Ride du smartphone » et vieillissement prématuré

Aujourd’hui, en 2022, d’autres études viennent nous apprendre que le « text neck » se traduit aussi par… l’apparition d’un pli sous le menton, au niveau du cou, en forme de Y, qui se transforme en ride profonde. Baptisée la « ride du smartphone ». Selon des chercheurs américains, l’utilisation intensive du smartphone provoque aussi un « vieillissement prématuré », en accentuant les rides autour des yeux.

Cette façon qu’à notre usage disproportionné des écrans d’affecter notre physique va jusqu’à pousser de plus en plus de jeunes vers les cliniques de chirurgie esthétique. Comme le raconte un podcast d’Ubesk & Rica, la « ride du smartphone » est devenu le « nouvel eldorado du secteur de la beauté », les marques y voyant l’opportunité rêvée de « renouveler le positionnement marketing de leurs produits anti-âge ». Les laboratoires cosmétiques planchent désormais activement et avidement sur des crèmes antioxydantes ou anti-rides, tandis que les chirurgiens esthétiques se frottent les mains.

 

 

L’homme du futur sera-t-il bossu ?

TMS, rides… Difficile de ne pas s’inquiéter de ce double phénomène physiologique lié aux smartphones. Pas seulement à court – moyen terme, mais aussi lorsqu’il s’agit d’imaginer les effets du « text neck » sur le long terme. Non seulement, notre addiction aux smartphones nous transforme déjà en « smombies » (des personnes captivées par leurs appareils, au point de marcher la tête baissée et de provoquer des accidents), mais en plus de cela, elle pourrait bien transformer notre apparence.

Aurons-nous demain un cou mou, flasque ? Le text neck est-il la prochaine étape de notre évolution, loin du fantasme transhumaniste de l’homme augmenté ?  À quoi ressemblerons-nous dans plusieurs centaines d’années ? Tout comme nous avons influé sur notre évolution pendant la préhistoire en nous adaptant à une vie d’agriculteurs sédentaires, nous risquons bien de transformer notre morphologie en utilisant de nouvelles technologies.

Selon des études récentes, la taille de notre cerveau a déjà tendance à diminuer, et le fait de moins le solliciter (Google nous apportant tout sur un plateau) risque de ne rien arranger. Des experts anatomiques sont ainsi allés jusqu’à imaginer, pour le tabloïd britannique The Sun, que nous aurons en l’an 3 000 un cerveau minuscule. Mais aussi, text neck oblige, un quadruple menton et des épaules voûtées (presque une bosse).

homme futur  

Évidemment, ces prédictions ne font pas l’unanimité, et peuvent être considérées comme fantaisistes, propres à un scénario de science-fiction. Les biologistes le rappellent fréquemment : nul ne peut prévoir l’évolution de notre morphologie, car celle-ci dépend d’un trop grand nombre de données, liées à notre environnement et à nos modes de vie. Pour le site Nom de Zeus, André Langaney, généticien et spécialiste de l’évolution et de la génétique des populations, reconnaît toutefois que « notre environnement nous façonne bien plus que nous ne le pensions », et que « l’omniprésence de la technologie » aura inéluctablement un impact sur notre évolution.  « Parmi les développements que l’on peut craindre, ce sont effectivement des augmentations de l’obésité ou des problèmes de vue, par exemple, liés à notre forte consommation des nouvelles technologies », estime-t-il. Il rappelle aussi que nos nouvelles conditions de vie perturbent la sélection naturelle, et risquent de nous rendre « plus gros, plus grands et plus incapables », par un « effet dysgénique ».

Quant à notre cou et à nos épaules… Difficile à dire. Mais des études suggèrent de leur côté que nous développons en silence une « corne osseuse » à la base de notre crâne, afin de contrer les terribles postures liées aux téléphones. Ainsi, les mêmes chercheurs australiens ont analysé les radios de personnes âgées de 18 à 30 ans, et ont découvert chez 41 % d’entre elles l’apparition d’une petite excroissance à la base du crâne, en haut de la nuque ; probablement due au text neck. Selon ces scientifiques, ce genre de grosses excroissances osseuses « en forme de corne » était autrefois observé chez des patients plus âgés, car elles résultaient d’une « charge à long terme » sur le squelette.

corne osseuse text neck  

Revenons au présent : loin de toutes ces projections, l’urgence est surtout à la limitation de l’impact nocif de ces postures sur nos cervicales. Il existe heureusement pour cela des solutions : utiliser son smartphone autrement, par exemple en le tenant plus haut, bras tendu, pourquoi pas en ayant recours à une appli mobile qui vous explique comment le faire ; mais aussi… utiliser son appareil un peu moins. Pour les rides, la solution reste la même : décrocher. Dans la mesure du possible.

 


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