On entend beaucoup parler désormais du retard de lancement de la nouvelle fusée de la NASA. Le décollage tant attendu du Space Launch System et du programme Artemis est intéressant – et controversé – pour un certain nombre de raisons. Voici notre liste des sept choses essentielles et peu connues à savoir sur Artemis I, au-delà des gros titres.
Le SLS est la fusée la plus puissante construite par la NASA
Certes, il s’agit sans doute du détail le plus connu concernant le SLS. La fusée utilisée pour Artemis I aura une poussée supérieure d’environ 15 % à celle de la fusée Saturn V qui a envoyé les astronautes d’Apollo sur la lune. L’Union soviétique a bien construit une fusée plus puissante dans les années 1960, mais tous ses vols d’essai ont échoué.
Après son lancement, le SLS ravira la couronne de la fusée la plus puissante actuellement en vol à Elon Musk et au Falcon Heavy de SpaceX, mais si le Starship de Musk tient ses promesses, il pourrait reprendre ce titre d’ici quelques années.
C’est le premier grand pas de la NASA vers Mars
L’objectif premier d’Artemis I est d’ouvrir la voie à un retour des astronautes sur la surface de la Lune. Ce premier vol d’essai enverra une capsule Orion sans équipage autour de la Lune et testera certaines technologies en cours de route avant d’effectuer une rentrée dans l’atmosphère terrestre et un atterrissage.
Mais le projet complet d’Artemis implique ensuite la mise en orbite d’une passerelle lunaire autour de la Lune. Il s’agira d’une sorte de point de passage pour les futures missions lunaires. À partir de là, l’objectif est d’établir un avant-poste permanent sur la surface lunaire. Tout ce que la NASA apprendra d’Artemis servira ensuite à planifier les premières missions vers Mars dans les années 2030.
C’est le seul vol d’essai SLS prévu
La NASA n’a prévu (et budgétisé) que cet unique vol d’essai avant d’embarquer des humains sur le SLS en 2024. Cela signifie que l’agence spatiale devra apprendre tout ce qu’elle peut de ce seul vol et résoudre tous les problèmes qui se posent au sol avant de mettre des astronautes dans Orion pour Artemis II.
Artemis ira plus loin dans l’espace qu’Apollo
Pour Artemis I, Orion suivra une trajectoire autour de la face cachée de la Lune qui l’emmènera plus loin de notre satellite naturel que ne l’ont fait les astronautes d’Apollo, ou tout autre vaisseau spatial conçu par l’homme. À sa distance maximale de la Terre, le vaisseau Orion se trouvera à environ 450 600 kilomètres de chez lui.
Le budget est largement dépassé
Le SLS devait initialement coûter 10 milliards de dollars aux contribuables américains, mais le total des dépenses a plus que doublé pour dépasser les 20 milliards de dollars. Et ce n’est que pour la fusée. Si l’on ajoute à cette facture le coût du développement d’Orion et des autres composantes du programme Artemis, on arrive à un montant estimé à 93 milliards de dollars jusqu’à l’année fiscale 2025, selon un audit gouvernemental. Pire encore, le coût prévu par lancement du SLS semble être environ huit fois supérieur à ce qui était initialement prévu.
Ajoutez l’insulte à la blessure fiscale : Elon Musk et SpaceX développent Starship, qui devrait être un système plus puissant avec une plus grande capacité de charge utile et des boosters de premier étage réutilisables pour environ 10 milliards de dollars ou moins…
Par ailleurs, les États-Unis espéraient lancer le SLS dès 2016. Les dépassements de coûts et les délais serrés ne sont pas nouveaux dans l’industrie spatiale, mais depuis que nous attendons le lancement du SLS, nous avons vu SpaceX effectuer de multiples missions avec son Falcon Heavy et effectuer plusieurs tests à haute altitude d’un prototype de Starship.
Il utilise des pièces connues
La frustration suscitée par le long délai de développement du SLS s’explique par le fait que les principaux composants du système ont été repris plutôt que développés à partir de zéro. Les moteurs RS-25 d’Aerojet Rocketdyne, qui ont envoyé la navette spatiale en orbite à de nombreuses reprises, sont à nouveau mis à contribution pour le SLS.
Autre information intéressante sur le temps écoulé depuis le premier lancement de SLS : le fait que l’ordinateur de vol de l’étage central est alimenté par le même type d’unité centrale que le Powerbook G3 de Macintosh, aujourd’hui obsolète car datant de 1998. Il est important de noter que le système d’exploitation est intéressant car efficace sans nécessiter des tonnes de puissance de calcul, mais tout de même !
Quelques noms familiers sont à bord
Il n’y a pas d’humains sur ce vol, mais on y trouve un jouet en peluche Shaun le mouton, qui aura une vue imprenable sur la Lune et la Terre depuis Orion dans le cadre d’un partenariat promotionnel.
L’assistant vocal Alexa d’Amazon est également installé dans l’ordinateur de la capsule pour voir s’il assumerait le rôle de HAL-9000 (en moins malveillant) lors des prochaines missions avec équipage. La NASA tente de savoir si une version modifiée d’Alexa pourrait aider les astronautes utiliser les systèmes d’Orion, de la même manière que tant de films de science-fiction nous le montrent depuis des années.
Le futur est là. N’oubliez pas de suivre notre couverture d’Artemis et des autres projets aérospatiaux du moment.
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Article de CNET.com traduit par la rédaction de CNET France
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