Ariane 5 prend sa retraite après 27 ans de service et 117 vols accomplis. Elle est considérée comme l’une des fusées les plus fiables du monde avec seulement 5 échecs depuis 1996. Ce qui peut être considéré comme une réussite pour l’agence spatiale européenne est aussi un défi à relever pour les ingénieurs qui travaillent sur sa remplaçante, Ariane 6.
Un premier lancement en 2024 ?
Alors que le vol inaugural était initialement prévu en 2020, les retards se sont accumulé ces dernières années au point repousser le lancement en 2024, au plus tôt. Le directeur du transport spatial à l’Agence spatiale européenne (ESA), Daniel Neuenschwande, expliquait en juin 2022 que le programme était désormais entré dans « la dernière ligne droite ». Compte tenu toutefois de la complexité des systèmes à tester, cette ligne droite semble encore longue.
La fusée Ariane 6. © Arianespace
Ariane 6 sera disponible en deux versions, l’une dotée d’une capacité d’emport de 4 500 kg et l’autre de 11 500 kg, une modularité qui la rend bien plus compétitive que sa devancière. En revanche, des interrogations demeurent quant au positionnement choisi face aux fusées réutilisables de SpaceX. La Cour de comptes indiquait déjà en 2019 qu’il y avait un risque « important » pour que le lanceur « ne soit pas durablement compétitif ».
L’industrie aérospatiale se place dans le temps long. Les décisions stratégiques prises au début des années 2010 ont des conséquences aujourd’hui, et c’est particulièrement vrai en Europe… À défaut de pouvoir changer cela, il faudra sans doute mieux anticiper les tendances pour la prochaine génération.
Quoi qu’il en soit, le carnet de commandes d’Ariane 6 est plein comme l’a récemment indiqué le PDG du Centre national d’études spatiales (CNES), Philippe Baptiste.
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