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COP27 : pourquoi cette conférence sur le changement

COP27 : pourquoi cette conférence sur le changement climatique est-elle si importante ?


Avec l’ouragan Ian aux États-Unis et dans les Caraïbes, les inondations
dues à la mousson qui ont dévasté un tiers du Pakistan et l’été le plus
chaud jamais enregistré en Europe, nous commençons à mesurer l’impact
direct et violent des effets du

changement climatique
.


Le constat scientifique est clair : pour atténuer les pires effets de la
crise climatique provoquée par l’homme, l’humanité doit empêcher les
températures d’augmenter de 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux
préindustriels (nous sommes actuellement à environ 1,3 degré). Ce seuil
représente un point de basculement, après lequel la Terre subira une
destruction irréversible. Pour atteindre cet objectif, les pays et les
entreprises devront réduire de moitié leurs émissions d’ici à 2030 et
atteindre un niveau net zéro avant 2050.


C’est la raison pour laquelle la conférence sur le climat COP27 des Nations
unies, qui réunit en Égypte de grandes entreprises, des dirigeants du monde
entier et des experts en environnement, représente la meilleure chance pour
tous de s’entendre sur la manière de faire face à cette crise.


Il n’y a plus de temps à perdre


Cette année, deux rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC) ont apporté un soutien scientifique
supplémentaire aux alertes des militants et des experts du climat, qui
estiment qu’il est urgent d’agir si nous voulons atteindre ces objectifs et
éviter une nouvelle crise.


Le premier rapport, publié en février, indique que la capacité de
l’humanité à faire face au

changement climatique
deviendra plus difficile si nous ne réduisons pas rapidement les émissions
de gaz à effet de serre. Le second, publié en avril, indique qu’il est
encore possible de réduire de moitié les émissions d’ici à 2030, mais que
cela nécessite une action immédiate. C’est pourquoi il n’y a pas de temps à
perdre lorsque ces pays et entreprises se réuniront le mois prochain.


Qu’est-ce que la COP27 ?


La COP27 est l’événement consacré au
climat le plus important qui aura lieu en 2022. Organisée à Charm
el-Cheikh, en Égypte, du dimanche 6 au vendredi 18 novembre, ce sommet
réunira des dirigeants, des décideurs, des membres de la société civile,
des militants et d’autres experts du climat du monde entier dans le cadre
de la conférence des Nations unies sur le changement climatique.


Il s’agit de la vingt-septième rencontre depuis la création du sommet en
1995. La COP27 poursuivra le travail accompli lors de la COP26, qui s’est
tenue en novembre dernier à Glasgow, en Écosse, et jettera les bases de la
COP28 qui se tiendra à Dubaï l’année prochaine.


Durant les deux semaines que dure la COP27, plus de 190 pays qui ont signé
la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques en
1992 vont prendre des mesures pour atténuer les pires effets de la crise
climatique et s’adapter à ses répercussions. Une part importante des
travaux menés lors du sommet consistera à s’assurer que les 193 signataires
de l’accord de Paris de 2015 prennent leur part pour que l’augmentation de
la température mondiale soit aussi proche que possible de 1,5 degré Celsius
et qu’elle ne dépasse pas 2 degrés Celsius.


Cette édition de la COP est encore compliquée par l’invasion de l’Ukraine
par la Russie qui affecte les prix des denrées alimentaires et de
l’énergie. Cette guerre et ses répercussions pourraient saper les efforts
diplomatiques déployés lors du sommet. L’Égypte a exhorté les pays à se
montrer à la hauteur de l’enjeu et à faire preuve de leadership en matière
de climat, malgré la situation géopolitique.


Pourquoi la COP27 est-elle appelée « la COP africaine » ?


Il s’agit de la première COP organisée sur le continent africain depuis
2016 et la COP22 de Marrakech, au Maroc. La tenue du sommet de l’ONU en
Afrique plutôt qu’en Europe donne à certaines des nations les moins
développées et les plus touchées l’occasion de diriger les négociations en
leur faveur.


L’Afrique contribue pour moins de 4 % aux émissions mondiales de gaz à
effet de serre, mais elle souffre de manière disproportionnée des effets
négatifs du changement climatique. La sécheresse généralisée et la
destruction des habitats ont entraîné des conflits et le déplacement de
communautés entières, tout en contribuant à la mortalité, à la propagation
des maladies et à la pauvreté.


Les experts du climat et les décideurs politiques africains considèrent le
sommet de cette année comme une occasion de placer l’Afrique au centre des
négociations mondiales sur le climat en s’attaquant au manque de
financement et pour compenser les pertes et les dommages déjà subis en
raison du changement climatique.


La présidence égyptienne, qui dirigera le sommet de cette année, a exprimé
à plusieurs reprises le souhait que la COP27 donne la priorité aux pertes
et aux dommages, c’est-à-dire qu’elle garantisse des réparations aux
personnes qui subissent immédiatement les conséquences de la crise
climatique, mais qui ont le moins contribué à la provoquer. Cette question
revêt une grande importance non seulement pour les populations africaines,
mais aussi pour celles qui vivent dans d’autres pays moins développés et
dans les petits États insulaires du monde entier. L’Égypte veut ouvrir la
voie à la mise en place d’un financement, ce que les dernières COP tenues
en Europe n’ont jamais réussi à faire.


«

Ne pas agir sur les pertes et dommages conduira à une plus grande perte
de confiance et à plus de dommages climatiques

», a estimé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Gutteres. «

C’est un impératif moral qui ne peut être ignoré et la COP27 doit être
le lieu de l’action sur les pertes et dommages.

»


Quel est l’ordre du jour de la COP27 ?


Les deux premiers jours de la COP27 seront consacrés au Sommet des leaders
mondiaux. Traditionnellement, les chefs d’État des pays participants
prononcent des discours. L’Égypte a décidé de modifier ce format avec six
tables rondes au cours desquelles les chefs d’État pourront prendre des
engagements et dialoguer entre eux, ainsi qu’avec la société civile, le
secteur privé et les institutions financières internationales.


Après le départ des chefs d’État, les négociateurs se mettront au travail,
et une série de journées thématiques encouragera les gouvernements et les
observateurs à collaborer sur différentes questions. Elles seront, par
ordre de date, les suivantes :


  • Finances (9 nov.).

  • Science et jeunesse (10 nov.).

  • Décarbonation (11 novembre).

  • Adaptation et agriculture (12 nov.).

  • Eau et genre (14 novembre).

  • Énergie et société civile (15 nov.).

  • Biodiversité (16 nov.).

  • Solutions (17 novembre).


Le dernier jour du sommet sera consacré à la clôture des négociations.


Tout ce qui précède se déroulera dans la zone bleue, une zone de haute
sécurité réservée aux participants inscrits à la COP27. La zone verte
accueillera quant à elle le monde des affaires, la jeunesse, les sociétés
civiles et indigènes, le monde universitaire, les artistes et la communauté
de la mode. Un programme distinct d’événements, comprenant des ateliers,
des discussions et des spectacles, se déroulera parallèlement à l’événement
principal.


Qu’a accompli la COP26 ?


La COP26, qui s’est tenue à Glasgow l’année dernière, a vu un rassemblement
massif d’activistes et d’organisations de la société civile du monde
entier, ce qui a permis de mettre en avant la justice climatique, tant au
sein du sommet que par le biais de manifestations. De nombreux participants
ont estimé que l’événement était un échec, et même le président de la COP,
Alok Sharma, a fondu en larmes à la fin des travaux.


Néanmoins, le sommet a débouché sur le Pacte de Glasgow pour le climat, qui
appelle les nations à « éliminer progressivement » le charbon, à
fournir une aide financière aux pays en développement et à accroître leurs
ambitions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Plus de 100 pays ont signé l’Engagement mondial sur le méthane, promettant
de réduire les niveaux de méthane d’ici 2030, et plus de 140 pays ont
promis de mettre fin à la déforestation.


L’une des annonces les plus inattendues du sommet a été l’accord conclu
entre la Chine et les États-Unis, qui se sont engagés à travailler ensemble
pour réduire les émissions au cours des prochaines décennies. Les relations
entre les deux nations ont été tendues cette année, mais celle entre John
Kerry et son homologue chinois reste solide, ouvrant la voie à de nouveaux
progrès lors de la COP27.


Quel est l’objectif de la COP27 ?


Selon un rapport publié le semaine dernière par l’ONU sur le changement
climatique, les engagements combinés des 193 parties à l’accord de Paris en
matière de climat pourraient entraîner un réchauffement de la planète
d’environ 2,5 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Autrement dit, les
promesses actuelles ne sont pas suffisantes pour espérer atteindre
l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius.


En conséquence, l’Égypte demande aux pays de mettre à jour leurs

contributions déterminées au niveau national
, ou CDN, qui résument les efforts que chaque pays va déployer pour réduire
ses émissions.


La nécessité de trouver des fonds pour financer les mesures d’atténuation,
d’adaptation et de compensation des pertes et dommages est une question
transversale à toutes les autres questions abordées lors de la COP27. Outre
le fait d’encourager les pays à respecter les engagements financiers qu’ils
ont déjà pris, les discussions porteront sur la manière d’obtenir une
partie des mille milliards de dollars nécessaires pour financer l’action
climatique grâce aux investissements du secteur privé.


L’Égypte tient à faire honorer une promesse en particulier. En 2010, les
pays développés se sont engagés à fournir aux pays en développement 100
milliards de dollars par an d’ici 2020 pour l’atténuation et l’adaptation.
Cette promesse n’a pas été tenue, ce qui a constitué un énorme sujet de
discorde entre les pays riches et les pays pauvres lors de la COP26. Tout
progrès réalisé dans le versement de cet argent «

renforcera la confiance entre les pays développés et les pays en
développement, en montrant que les engagements réels sont respectés

», a déclaré la présidence égyptienne de la COP27.


Des progrès en matière de financement sont présentés comme une sorte
d’épreuve décisive pour la COP27. Maintenant que même les pays les plus
réticents, comme les États-Unis, ont reconnu l’importance du financement
des pertes et dommages, ce sommet pourrait bien donner lieu à un accord
multilatéral. « Il n’est plus temps de montrer du doigt, ou de se tourner
les pouces », a déclaré Antonio Guterres. «

Il est temps de trouver un compromis entre les économies développées et
émergentes qui change la donne.

»


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Article de CNET.com adapté par CNETFrance


Image : Getty Images


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