Des astronomes ont découvert l’exemple le plus proche de notre planète
d’un trou noir supermassif dévorant une étoile. Cela s’est passé au centre de la galaxie NGC 7392 qui
se trouve à environ 137 millions d’années-lumière de la Terre. Le flash
lumineux produit par ce festin cosmique a atteint la Terre en 2014 mais
c’est seulement aujourd’hui que l’on a pu l’identifier comme étant un
événement de rupture par effet de marée. Il s’agit du moment où une étoile
est déchiquetée par l’attraction gravitationnelle du
trou noir.
Jusqu’à présent, seulement 100 événements de rupture par effet de marée ont
été répertoriés et celui-ci est quatre fois plus proche de notre planète
que son prédécesseur. Pour débusquer ce phénomène cosmique (immatriculé
WTP14adbjsh), l’équipe d’astronomes a eu l’intuition d’utiliser
l’infrarouge au lieu des techniques en lumière optique, ultraviolet et
rayons-X habituellement appliquées à ce type d’étude. Il s’avère que NGC
7392 est une jeune galaxie bleue qui forme beaucoup d’étoiles et engendre
une énorme quantité de poussière que les instruments optiques et
ultraviolet ne peuvent percer.
Les promesses de l’infrarouge
L’éruption lumineuse détectée dans la galaxie NGC 7392 en 2015 (image supérieure gauche). Des observations de la même galaxie ont été réalisées en 2010-2011 (en haut à droite), avant que ne se produise l’événement de rupture par effet de marée (TDE). L’image en bas à gauche montre le TDE réel et détecté. L’image en bas à droite montre la même galaxie dans la bande d’onde optique. Panagiotou et al.
La lumière infrarouge peut voir à travers cet écran opaque, ce qui laisse
penser aux astronomes à l’origine de cette découverte que d’autres
événements de rupture par effet de marée dans des galaxies à sursaut de
formation d’étoiles ont échappé aux instruments conventionnels. Les détails
de leurs travaux ont été publiés dans
The Astrophysical Journal Letters.
«
La découverte de cet événement de rupture par effet de marée proche
signifie que, statistiquement, il doit y avoir une grande population de
ces événements que les méthodes traditionnelles n’ont pas détectés
», pense Christos Panagiotou, post-doctorant à l’Institut Kavli
d’astrophysique et de recherche spatiale du MIT. Le recours à l’observation
dans l’infrarouge s’avère donc prometteuse pour progresser dans la
compréhension de la façon dont les
trous noirs se nourrissent d’étoiles.
Image Une : ESO, ESA/Hubble, M. Kornmesser
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