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re:Invent 2021 : Adam Selipsky devra t-il gommer l’ADN pro

re:Invent 2021 : Adam Selipsky devra t-il gommer l'ADN pro développeur d'AWS ?

Envoyé spécial à Las Vegas (Etats-Unis). Amazon Web Services organise cette semaine sa première conférence re:Invent sans Andy Jassy à la tête de l’unité « cloud » d’Amazon. La traditionnelle keynote a été prononcée par Adam Selipsky, le nouveau patron, arrivé aux manettes au printemps dernier, après 5 ans d’absence hors les murs de la société.

« AWS n’en est qu’au tout début » a t-il martelé sur scène après avoir souligné que cette 10ème édition de re:Invent se tient la quinzième année d’existence d’AWS. « Moins de 5 % des dépenses informatiques mondiales sont dans le cloud à l’heure actuelle. Cela va considérablement changer dans les années à venir. Nous avons encore beaucoup à inventer pour nos clients ».

L’homme n’est pas un inconnu chez AWS. Il faisait partie de l’équipe de lancement initiale en 2006. Passé chez Tableau Software après 11 ans chez AWS, il a quadruplé la valeur de cette entreprise au cours des trois années qui ont précédé son acquisition par Salesforce pour 15,7 milliards de dollars en 2019.

Fini les Legos, place à Florence Nightingale

Il revient à présent aux manettes d’AWS, Andy Jassy ayant pris celles d’Amazon en lieu et place de Jeff Bezos un peu plus tôt cette année. De quoi très certainement sortir les deux sociétés de la tempête médiatique provoquée à chaque apparition publique du fondateur d’Amazon.

Et lors de cette édition de Re:invent, il est clair que la donne a changé. Les orientations d’Adam Seplisky diffèrent de ce qu’a pu être AWS jusqu’alors. Et cela est clairement perceptible dans les travées du Sands de Las Vegas.

Certes, le goodie fétiche de re:Invent reste le fameux hoodie qui identifie nombre de développeurs, au moins dans sa dimension mythologique. Mais l’esprit des keynote est différent. Les avalanches d’annonces ont toujours lieu. Mais si lors des éditions précédentes les apparitions de Werner Vogels, le CTO de l’entreprise, électrisait les développeurs, sa prestation a été placée cette année en fin d’évènement. Et la première keynote était elle consacrée au rôle désormais majeur des partenaires AWS pour étendre la puissance de sa plateforme. Tout un symbole.

Fini aussi les Legos pour expliquer de manière ludique les différentes briques d’AWS, en toute connivence avec la masse des développeurs. Place au business métier, aux références des plus austères comme Florence Nightingale pour jauger de la pertinence de l’analyse de données dans l’optimisation des systèmes de santé.

Des services horizontaux et au service d’industries spécifiques

AWS mettra toujours un focus particulier sur les développeurs purs et durs, tempérait cependant Adam Selipsky dès septembre dernier dans des interview à la presse américaine. Mais au fur et à mesure qu’AWS passera de millions de clients à des centaines de millions de personnes consommant directement ou indirectement des services web et du cloud computing, nombreux seront les clients qui n’auront pas la capacité ou le désir d’être très techniques.

« Pour ces personnes, nous devons continuer, au fil du temps, à améliorer considérablement la facilité d’utilisation, à proposer davantage d’abstractions, à proposer des services de plus haut niveau, à trouver d’autres domaines où il existe des solutions horizontales ou sectorielles que nos clients exigent et qui fonctionnent à un niveau supérieur », a t-il dit.

Et dans les faits, AWS prévoit de proposer des services « horizontaux » de plus haut niveau pour divers secteurs. En utilisant des briques de base d’AWS comme EC2 et S3, mais surtout en proposant avec l’écosystème de partenaires des briques métiers positionnées sur cette infrastructure de cloud. L’exemple type de cela est AWS Cloud Contact Center destiné aux centres d’appels, mis en lumière sur scène lors de cette édition de Re:invent.

AWS s’oriente également vers des services adaptés à des industries spécifiques : services financiers (Goldman Sachs est un invité d’honneur de Reinvent cette année), les télécommunications, avec la montée en puissance des offres 5G privé, ou encore des jumeaux numériques.

Un leader qui doit se recentrer

Il faut dire que ces derniers mois ce sont plutôt les concurrents direct d’AWS, GCP et Azure, qui se sont montré innovant sur les offres sectorielles. Et cela fait des mois qu’AWS travaille a cette nouvelle orientation marketing, ou le responsable métier prend le pas sur le développeur.

Amazon Web Services reste cependant le leader du cloud public avec 33% de parts de marché dans les services d’infrastructure, de plateforme et de cloud privé hébergé, selon Synergy Research Group. Microsoft Azure est deuxième avec 20%, et Google Cloud est troisième avec 10%, estime le cabinet.

Le défi est d’importance pour Adam Selipsky. Il reprend une entreprise que Andy Jassy a fait devenir le plus grand fournisseur d’informatique en mode cloud du secteur, avec un chiffre d’affaires annuel de 51 milliards de dollars, une croissance de 28 % d’une année sur l’autre. Et pour continuer sur cette voie, il faut désormais parler même à ceux qui ne touchent pas une ligne de code.




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