
Lorsque l’on parle des aurores, on pense souvent aux fameuses
aurores boréales, spectacle lumineux sublime dû au vent solaire qui entre en contact avec
la haute atmosphère de notre Terre. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il
existe des aurores invisibles à l’œil nu qui se produisent à différentes
couches de l’atmosphère.
Une équipe de chercheurs de l’université de l’Arizona (Etats-Unis) a pu
observer une
aurore
visible uniquement dans l’infrarouge. Elle se produit sous l’effet de la
rencontre entre des
particules cosmiques énergétiques et le dioxyde de carbone présent à 90 kilomètres d’altitude,
zone où la thermosphère et l’ionosphère se chevauchent. Ces observations
ont été réalisées à partir des données acquises par un instrument présent à
bord du satellite Aqua de la Nasa qui recueille quotidiennement l’énergie
infrarouge émise par la surface et l’atmosphère de la Terre à l’échelle mondiale.
Une météo spatiale plus efficace
Signatures infrarouges d’aurores observées à partir de l’émission de CO2 à 4,3
micromètres depuis l’espace pendant la tempête géomagnétique des 13 et
14 octobre 2016. © de Katrina Bossert/ASU
«
C’est une nouvelle façon d’observer les aurores terrestres depuis
l’espace. Différentes émissions aurorales peuvent être associées à
différentes altitudes et à différentes énergies de particules
»,
explique Katrina Bossert, spécialiste des sciences de la Terre à l’université d’État
de l’Arizona, qui a conduit cette étude parue dans Geophysical Research
Letters. «
Les émissions aurorales de dioxyde de carbone se produisent dans la
région que nous considérons comme la limite de l’espace, un peu plus
basse en altitude que l’orbite habituelle des satellites. Ces
observations pourraient permettre de mieux comprendre les processus
physiques associés aux aurores
», ajoute-t-elle.
Cette meilleure connaissance des aurores permettra d’affiner les
prévisions météorologiques spatiales, notamment pour mieux anticiper les
tempêtes solaires qui perturbent les équipements électriques et électroniques dans l’espace
et sur Terre.
Image Une : ESA, CC BY-SA IGO 3.0, CC BY-SA 3.0 IGO via Wikimedia Commons
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