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Notre avis sur Indiana Jones et le cadran de la destinée :

Notre avis sur Indiana Jones et le cadran de la destinée : l'urgence de la retraite ?




Qui aurait cru qu’Harrison Ford, 80 ans au compteur, allait remettre le chapeau du plus célèbre aventurier du grand écran ? Et pourtant, c’est bien un Indiana Jones cinquième du nom qui débarque dans nos salles obscures avec l’envie de réhabiliter la licence après un quatrième volet décrié.

 

Une tâche pas si aisée qui, pour la première, n’incombe pas à Steven Spielberg mais à James Mangold, réalisateur de Logan et Le Mans 66. Un passage de témoin attendu au tournant tant la trilogie initiale consacrée à Indy paraît aujourd’hui inatteignable.

Indiana Jones et le cadran de la destinée va-t-il ressusciter la franchise ou, au contraire, l’enterrer définitivement ? Voici l’avis de CNET France.

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Le synopsis du film

1969, alors que l’Amérique célèbre ses astronautes de retour de la Lune, le professeur Henry Jones Jr s’apprête à prendre sa retraite. Sauf que sa filleule, Helena Shaw, débarque dans sa vie à la recherche d’un artefact dont son père et Indy avaient retrouvé la trace des années plus tôt. Roublarde, cette dernière entend bien revendre l’objet au plus offrant. Poursuivie par un ancien nazi convaincu des pouvoirs surnaturels de la relique, cette dernière va obliger Indiana Jones à partir à l’aventure, une dernière fois.

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Indiana Jones et le cadran de la destinée : un cinquième épisode (encore) de trop ?

À la fin d’Indiana Jones et la dernière croisade, Indy chevauchait en direction du soleil couchant. D’autres aventures l’attendaient, d’autres reliques de l’Histoire à placer dans un musée, mais tout ça appartenait à notre imagination. 34 ans plus tard, l’aventurier est devenu lui-même une relique de l’Histoire qu’on extirpe une seconde fois du tombeau après un quatrième opus renié par beaucoup. Harrison Ford, 80 ans et fatigué, reprend son rôle iconique pour Indiana Jones et le cadran de la destinée, notre imagination ne pesant finalement pas grand-chose pour une industrie hollywoodienne aimant faire son beurre sur nos souvenirs. L’ironie est amusante, voilà que l’archéologue en personne a attiré la convoitise des pilleurs de sépultures.

Surtout que dans l’opération, notre héros a perdu ses deux papas. Steven Spielberg et George Lucas restent producteurs exécutifs, mais les clés de la baraque ont été entièrement confiées à James Mangold, réalisateur émérite qui, et ça tombe bien, n’a jamais caché ses inspirations spielberguiennes au sein de ses projets. D’autant que le cinéaste de Le Mans 66 s’y connaît en réécriture de mythe puisqu’il prouvait avec son Logan qu’il maîtrisait la figure du héros au crépuscule de sa vie.

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Mangold se montre très rapidement à la hauteur de ce legs avec vingt premières minutes hommage aux gros moments de la saga, jouant sur les cadres et la lumière pour éviter de s’attarder de trop sur le de-aging (pas si choquant) de sa star principale, tout en signant une mission dans le pur style de ses aînés.

Une mise en bouche qui permet d’ouvrir sur ce qui intéresse vraiment le cinéaste dans la figure ridée d’Indy : le poids du passé. Dans la première partie d’Indiana Jones 5, Mangold va habilement jouer avec les codes de la franchise pour montrer un héros aujourd’hui en décalage avec son époque, exploitant une soif d’aventure chez une gorge desséchée. Le discours ne manque pas de mordant lorsqu’il confronte le vieux au neuf, comme pour démontrer que toute nostalgie a ses limites. On peut y voir un pied de nez aux pratiques hollywoodiennes citées plus haut au sein d’un projet qui semblait pourtant aller dans ce sens.

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Sauf que le poids de la saga paraît trop lourd pour les envies frondeuses du réalisateur qui rentre davantage dans le moule lors du second acte. On tombe alors dans un film qui bouge beaucoup, use avec intelligence de la physicalité des séquences d’action pour mouvoir Old Ford sans qu’on y trouve trop à redire, mais qui dérive sur un scénario mécanique et des scènes sans éclats. Rien de ce qu’on verra ne marquera les mémoires (en bien ou en mal) tout simplement parce qu’il n’y a plus aucune surprise. L’aventure tourne en pilotage automatique avec énormément de facilités scénaristiques jusqu’à une fin qui fera couler beaucoup d’encre.

En sortant, on en vient à avoir un sentiment paradoxal d’avoir assisté à du pur Indiana Jones tout ayant ressenti un certain ennui. Un électrocardiogramme presque plat dont les pics proviennent surtout de la dynamique réussie entre Harrison Ford et son pendant féminin plus jeune, en la personne de l’excellente Phoebe Waller-Bridge qui fait oublier immédiatement l’accident Shia Labeouf de l’épisode précédent.

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C’est là qu’on en revient à notre petite introduction, car après tout, à qui s’adresse ce long-métrage ? Si c’est aux fans d’aventure, les trois premiers opus de la saga ont inscrit leurs noms en lettres d’or sur le genre de telle sorte qu’à l’image d’une autre licence comme Die Hard, on se retrouve maintenant devant la photocopie de la photocopie de la photocopie. Qui plus est, Spielberg lui-même faisait mieux avec son adaptation de Tintin. Bref, si Mangold essaie de convoquer les fantômes du passé du mieux qu’il peut, il a surtout remué beaucoup de poussière.

Quant aux fans d’Indy, avaient-ils besoin de voir leur héros trimballer sa vieille carcasse dans une aventure qui doit s’adapter à ses capacités et plus l’inverse ? Indiana Jones et le cadran de la destinée divisera, sera apprécié, sera rejeté, ouvrira peut-être la porte à une suite, mais une chose est certaine : Harrison Ford raccroche le fouet. On aurait juste aimé que ce soit chevauchant en direction du soleil couchant, 34 ans plus tôt. 

  • Regardez la bande-annonce du film : 


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