A première vue, cette « task force » rassemble tout ce dont les administrations manquent cruellement : des experts de la data et de l’IA. Ce pôle dédié à la régulation numérique (PEReN) n’a donc semble-t-il pas chômé en 2021 : ses 16 agents ont bouclé pas moins de 25 projets en un an, selon le rapport d’activité du PEReN publié ce mercredi.
Toutefois, certains chantiers ont suscité plus de freins que d’autres : 14 projets ont en effet pris du retard sur le planning ou ont dû être redimensionnés en raison de problèmes d’accès aux données récurrents, et de la lenteur de la machine administrative, selon le rapport. Rien que signer des conventions avec les partenaires, tels que l’Arcom,
l’Inria ou encore la DGCCRF, a pris en moyenne 120 jours, soit 4 mois.
Pourtant, l’agilité fait partie de l’ADN du PEReN. Créé en 2020, ce groupe rattaché au directeur général des entreprises fournit aux services de l’Etat une assistance
technique dans le traitement des données, la data science
et les procédés algorithmiques. Il est également censé fournir du conseil
et des outils informatiques aux métiers quand nécessaire.
Un budget modeste et 4 recrutements prévus cette année
Certes, l’ambition de base est grande, même si les moyens sont « modestes eu égard à ses missions » note Nicolas Deffieux, directeur du
PEReN, dans le bilan 2021. Le budget du pôle a atteint les 130 000 euros l’an passé, principalement
financé par le Fonds de transformation ministériel et le programme
France Realnce. Ce budget ne comprend pas les dépenses liées au
personnel et aux locaux pris en charge par la DGE.
Dans les faits, le PEReN dispose de plusieurs moyens d’action. Il peut soit par exemple établir des conventions avec les services de l’Etat et les régulateurs indépendants, construire des prototypes d’outils de régulation à son initiative ou bien conduire des travaux de recherche publique. Mais l’année 2021 a permis au pôle d’expertise de se mettre en route et de se faire connaître : en effet, le PEReN a fait face au refus de certaines plateformes numériques de coopérer.
En 2022, il sera doté de plus de moyens humains. Avec 16 agents dans ses rangs au 31 décembre 2021, le groupe devrait recruter quatre personnes en 2022, dont deux profils de data scientists,
spécialisés dans la reconnaissance d’image, un profil de développeur
front-end et un autre profil de chargé d’animation pour faciliter le
partage d’informations entre administrations.
Un périmètre très large
Sur l’ensemble de l’année 2021, le PEReN a balayé un certain nombre de thématiques qui font l’actualité du secteur du numérique, allant des plateformes de location de meublés touristiques dans le cadre de la loi ELAN aux plateformes de calculs d’itinéraires de transports multimodaux, en passant par la « privacy sandbox » de Google avec la fin des cookies tiers dans le domaine de la publicité en ligne.
Le PEReN consacre également une partie de son temps à l’analyse du fonctionnement des plateformes. Le groupe d’experts a notamment travaillé l’an passé sur l’anonymisation des données personnelles dans le cadre du RGPD ou encore sur le réseau social Twitter pour décortiquer l’influence des bots et la viralité des hashtags. L’an passé, le PEReN a également développé une méthode pour analyser les « boîtes noires » algorithmiques, en collaboration avec l’Inria. Cette analyse externe se fait sans recourir au code source, ni aux données qui composent le système d’IA, précise le rapport.
Enfin, le PEReN accompagne le travail des autorités de régulation, en réalisant des analyses au niveau national ou européens sur des problématiques transverses, telles que l’analyse des algorithmes de recommandation de contenus et la sécurité des magasins d’application.
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