Il s’agit peut-être de l’un des rochers spatiaux les plus observés, dont
personne ne soupçonnait l’existence un jour auparavant. L’astéroïde désigné
sous le nom de 2023 CX1 (temporairement appelé Sar2667 pendant son approche
de la Terre) a été découvert dimanche soir par un observatoire hongrois et,
sept heures plus tard, il brûlait sous la forme d’une boule de feu
brillante au-dessus de la Manche devant des millions de spectateurs
potentiels. En France, c’est dans le Nord que cette
étoile filante a pu être observée à l’œil nu.
Selon l’Agence spatiale européenne (Esa), c’est la septième
fois qu’un météoroïde est repéré dans l’espace avant d’entrer dans
l’atmosphère. La taille minuscule du mini-bolide, il ne mesurait qu’un
mètre de diamètre au moment de sa découverte, rend l’exploit d’autant plus
impressionnant. Il a été repéré pour la première fois par Krisztián
Sárneczky, de l’Observatoire de Piszkéstető, qui a également fait une
découverte similaire de l’astéroïde 2022 EB5 l’année dernière, juste avant
qu’il ne disparaisse dans notre atmosphère.
Sa petite taille garantit également qu’il ne représente aucune menace
réelle pour quiconque se trouve au sol, car tous les morceaux, à
l’exception des plus petits, ont sûrement brûlé bien avant d’atteindre la
surface.
Au cours des sept heures qui se sont écoulées entre la découverte initiale
de Sar2667 et l’impact, les observatoires du monde entier sont entrés en
action pour tenter d’apercevoir le météoroïde. Une deuxième observation, 40
minutes plus tard, a confirmé que la découverte n’était pas un faux
positif, puis plusieurs autres ont permis de déterminer avec précision le
moment et le lieu de l’impact dans la haute atmosphère : juste au-dessus de
la Manche, aux premières heures du matin.
Des fragments du météoroïde Sar2667 sont probablement tombés en Normandie
Les prédictions se sont avérées exactes et 2023 CX1 n’a pas déçu,
illuminant le ciel de la France, de la Belgique, des Pays-Bas, du
Royaume-Uni et de l’Allemagne avant l’aube.
«
Il est probable que certains fragments du météorite aient survécu au
passage dans l’atmosphère et soient tombés quelque part sur la terre
ferme, près de la côte au nord de Rouen, en Normandie, en France
», indique l’Esa dans son communiqué.
Nous sommes entrés dans une nouvelle ère lorsqu’il s’agit de détecter et de
suivre les petits astéroïdes et autres objets proches de la Terre, surtout
lorsqu’ils sont sur une trajectoire de collision avec notre planète. L’Esa
attribue l’augmentation des découvertes à de nouveaux observatoires plus
performants, comme le radiotélescope Meerkat installé en Afrique du Sud. La
dernière fois que les astronomes ont repéré un
astéroïde quelques heures avant l’impact, c’était en novembre, cette fois au-dessus
des Grands Lacs. Plusieurs impacteurs imminents ont été observés en 2019,
2018, 2014 et 2008. Outre l’aspect rassurant quant à nos capacités de
protection de la planète, c’est aussi une très bonne nouvelle pour tous les
observateurs du ciel nocturne qui ne dépendent plus d’un hasard total pour
observer ces phénomènes.
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Article de CNET.com adapté par CNETFrance
Image : Gijs de Reijke
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