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ChatGPT comme conseiller financier, bonne ou mauvaise idée ?

ChatGPT comme conseiller financier, bonne ou mauvaise idée ?












Vous avez du mal à gérer votre argent ? Et si vous demandiez de l’aide à une machine, comme Joshua Browder ? Président-fondateur de DoNotPay, une startup qui propose des services juridiques dopés à l’IA, ce dernier a ainsi eu l’idée d’utiliser non plus des « robots-avocats », mais des robots-conseillers financiers. Alors que l’on ne parle plus que de ChatGPT, il explique sur Twitter comment il a délégué « l’entièreté de sa vie financière personnelle » à GPT-4, le dernier modèle d’IA développé par OpenIA.

Une machine à économiser


Plus précisément, Joshua Browder a eu recours à un autre programme que ChatGPT, mais lui aussi basé sur les modèles d’OpenAI : AutoGPT. Ce projet open source et expérimental a recours à GPT-3.5 pour stocker et résumer des fichiers, tandis que GPT-4 est utilisé pour produire du texte et du code informatique.

Alors que ChatGPT ne peut traiter qu’une tâche après l’autre après qu’on lui ai demandé quelque chose, Auto-GPT se veut plus « autonome » : il génère des listes de tâches fondées sur les objectifs assignés par l’utilisateur, ajoute d’autres étapes si cela lui permet d’atteindre les buts fixés, puis exécute chaque tâche. Tout cela en étant relié au Web, où il glane des infos additionnelles. Son objectif est donc de réussir à enchaîner les actions, sans que l’utilisateur n’ait à intervenir à chaque étape.

 

Même si AutoGPT reste encore perfectible et balbutiant en matière d’autonomie, Joshua Browder a donné à l’IA un « accès complet » à son compte en banque, à ses relevés de compte, à son dossier de crédit et à sa boîte mail. Selon l’homme d’affaires américain, AutoGPT lui a permis de gagner 217,85 dollars (197 euros) ; notamment en lui conseillant d’annuler des abonnements inutiles (par exemple, ceux d’une salle de sport à 81 euros par mois, et d’un compte sur le site du New York Times).

Dans ce cas, l’IA a négocié l’annulation des abonnements à sa place, automatisant des tâches qui lui auraient fait perdre un temps précieux. L’IA a aussi écrit une « lettre juridique, convaincante et ferme » pour Joshua Browder, destinée à la compagnie aérienne United Airlines. Elle demandait le remboursement d’un forfait Wi-Fi « d’une qualité de débit médiocre », payé durant un vol transatlantique. L’IA a même réussi à négocier une réduction de plus de 100 dollars sur sa facture internet et téléphonique. « Mon but, c’est que GPT-4 me fasse gagner 10 000 dollars », affirme-t-il.

Une IA pas si fiable que ça


Evidemment, même si cette expérience semble attirante, mieux vaut la considérer avec des pincettes. Joshua Browder est à la tête d’une startup spécialisée dans l’IA, et dans ses messages, il en profite pour en parler. Son objectif est ainsi de faire de DoNotPay, son IA conversationnelle destinée à remplacer les avocats, un plugin pour ChatGPT dont la mission serait de « défendre le droit des consommateurs ».

Robot analyzing stock market graph 

Reste aussi à savoir si une IA est réellement capable de prendre autant les choses en main, sans se tromper. Comme le relève le site Futurism, la propre IA de Joshua Browder est « loin d’être parfaite » : le robot a par exemple pour but d’aider à contester des amendes de stationnement, mais selon une juriste américaine il produirait des documents juridiques truffés d’erreurs. GPT-4, s’il est nettement plus puissant et efficace que son prédécesseur, reste également plus que perfectible. Ce moteur a ainsi tendance a produire des informations inexactes ou trompeuses – même quand il est connecté à Internet.

Mieux vaut gérer son compte soi-même



Seriez-vous donc prêt à confier des tâches aussi sensibles que la gestion de votre argent à un tel chatbot ? L’autre risque est également celui de la sécurité des données (ici, des identifiants bancaires) : comment être sûr que ces informations ne seront pas stockées dans un endroit peu sécurisé et récupérées par un humain malintentionné ? Et si l’IA était, finalement, un cheval de Troie ?


Pour nombre d’internautes, peu importe. Sur Twitter, certains utilisateurs s’enthousiasment et parlent d’une vraie révolution . Mais d’autres restent, à raison, méfiants : « On dirait juste une arnaque pour récolter des données personnelles », écrit par exemple @AlevityXiaku. « Je vois la valeur de ce que vous essayez de faire ici, mais je préférerais que ce soit dans un environnement fermé, plutôt que via un bot reliant GPT au Web, avec un accès à mes services bancaires en ligne », note un autre.


« Si vous ne consultez pas vos relevés bancaires pour annuler des adhésions inutiles et contester des frais injustes, c’est que vous n’avez probablement pas une très bonne maîtrise de votre santé financière au départ »,
glisse de son côté Futurism. Autrement dit, si vous avez des difficultés à gérer vos comptes, mieux vaut peut-être vous pencher sur les raisons de cette situation, plutôt que de prendre encore plus de risques. Et si un robot (gratuit, en tout cas au début) peut être attirant, gardez aussi en tête qu’un conseiller financier humain commettra sans aucun doute beaucoup moins d’erreurs.

/ Les illustrations de cet article ont été générées par l’IA Midjourney.







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