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Naïo Technologies veut rendre ses robots agricoles plus

Naïo Technologies veut rendre ses robots agricoles plus autonomes

Dans l’élevage ou la culture, les robots sont capables de remplacer l’humain dans beaucoup de tâches répétitives, et souvent pénibles. Ils permettent aussi de réaliser une agriculture de haute précision et moins polluante, grâce
aux remontées de données et d’informations en temps réel. Et leur niveau d’automatisation s’affine de jour en jour.

Preuve en est, la société Naïo Technologies, qui conçoit, fabrique et commercialise des robots agricoles, vient d’annoncer que l’ensemble de sa gamme robotique était dorénavant en mesure de travailler sans supervision humaine. Après la certification du petit
robot Oz en 2015, c’est au tour des robots Dino et Ted d’obtenir une certification d’autonomie complète.
Le robot Dino est utilisé pour le désherbage des légumes en planches, tandis que Ted est
spécialisé dans le secteur vitocole. A partir du printemps 2022, ils
seront tous deux envoyés dans les champs sans aucune surveillance humaine.

Cette
annonce, faite à la veille de la 6ème édition du Forum International de
la Robotique Agricole (FIRA), interroge su les défis et les enjeux de l’autonomie dans le domaine agricole. Les robots agricoles,
de plus en plus utilisés par les agriculteurs
, travaillent dans des
espaces ouverts et sont donc soumis à des contraintes de sécurité
physique et technique, aussi bien que des contraintes réglementaires. Si
les agriculteurs font appel à la robotique pour réaliser des tâches
répétitives et souvent pénibles, ils ne sont jamais bien loin, pour
réagir en cas de problème si l’engin doit être immobilisé ou s’il faut
modifier sa trajectoire par exemple.

L’autonomie engendre de nouveaux risques

La « véritable autonomie, celle demandée par nos clients,
c’est de pouvoir laisser le robot travailler tout seul dans un champ
pour se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée » explique
Matthias Carrière, responsable pôle Commercial et Clients de Naïo
Technologies, cité dans le communiqué de presse. « L’enjeu c’est de
déléguer une tâche, simple et répétitive, à son robot. Comme vous
laissez un robot aspirateur ou un robot tondeuse effectuer son travail »
ajoute-t-il.

Après cinq ans de R&D, Naïo Technologies a équipé
Dino et Ted de systèmes de sécurité plus élaborés leur permettant de
fonctionner sans supervision humaine en Europe. C’est un travail ardu, car « du fait de leur poids et leur vitesse, ils
sont pas nature potentiellement plus dangereux » justifie la société.

« Avec l’autonomie, de nouveaux risques
apparaissent qui ne sont pas formellement identifiés dans la
réglementation actuelle », explique Cédric Seguineau, responsable
qualité, sécurité et environnement chez Naïo Technologies. « Nous avons
dû repartir d’une feuille blanche, refaire nos analyses de risque et
inventer des dispositifs particuliers pour gérer notamment les deux
risques majeurs : entrer en collission avec une personne, et sortir de
la zone de travail autorisée (sortir du champ et aller sur une route par
exemple) » déclare-t-il.

Le modèle s’appuie sur « des systèmes de
détection d’obstacles et d’identification pour distinguer un humain d’un
pied de vigne, même dans la végétation » précise Cédric Seguineau. Le
système de sécurité gère aussi des modules dits de « geofencing », pour
vérifier que le robot reste dans une zone délimitée par l’utilisateur. « C’est un système sécurisé dédié, qui vient vérifier, grâce à des
données de positionnement redondantes, que le robot se trouve en
permanence dans la zone de travail autorisée » commente Franck Jung,
directeur de l’ingénierie système chez Naïo Technologies.

Ces
nouveaux systèmes de sécurité seront présentées lors de l’édition 2021
du Fira, qui débute demain.

Deux prochains robots dans les tuyaux

Les robots de Naïo Technologies sont également connectés en 4G pour « remonter des données directement depuis le champ,
permettant de surveiller en temps réel, une ou plusieurs machines et
d’avoir l’historique des travaux réalisés sur les parcelles » complète Clément Fraisier-Vannier, directeur de l’ingénierie logicielle.

La robotique présente une alternative pour les professionnels qui
s’inscrivent dans une logique de diminution de l’utilisation de produits
phytosanitaires, une transition qui suppose d’augmenter le travail du
sol. Les machines autonomes sont donc un choix intéressant pour ces
travailleurs, qui peuvent se concentrer sur la valeur ajoutée, même si
l’intervention humaine demeure essentielle, ne serait-ce que pour lancer
la machine, régler l’outil ou encore programmer des fenêtres
d’intervention.

Paradoxalement, si ces nouvelles technologiques coûtent cher (compter
moins de 10 000 euros pour le robot Oz, 140 000 euros pour Dino et
175 000 euros pour Ted), elles permettent aussi de diminuer les coûts
d’exploitation (main-d’œuvre, réduction des intrants, etc.).

L’entreprise toulousaine, qui a fêté ses dix
ans le mois dernier, revendique plus de 250 machines commercialisées
dans le monde. L’entreprise entend aussi lancer
prochainement deux robots supplémentaires.




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