Informatique

IBM et sa « stratégie industrielle » dans le quantique

IBM et sa

La roadmap d’IBM dans le quantique se veut être l’une des plus ambitieuses. La société avait déclaré en novembre dernier, lors de son Quantum Summit, que l’avantage quantique serait atteint sur certaines applications dès 2023, quand le processeur quantique aura atteint le millier de qubits.

Jay Gambetta, vice-président d’IBM Quantum, revient pour ZDNet sur la vision stratégique du groupe pour faire entrer le quantique dans le dictionnaire des industriels.

Revenant sur cette fameuse feuille de route, le patron du quantique d’IBM a déclaré : « Nous essayons de nous concentrer sur les choses que nous pensons possibles. » En d’autres termes, « c’est encore de la science, mais je ne vois rien de fondamental qui dise que nous n’allons pas réussir. Je suis convaincu que nous allons mettre en œuvre chacun de ces éléments ».

Dans les grandes lignes, rappelons qu’après avoir déployé son premier ordinateur quantique dans le cloud en 2016, IBM a introduit en 2017 un kit de développement logiciel open source pour la programmation de ces ordinateurs quantiques. Ensuite, en 2019, le groupe est arrivé avec son premier système d’ordinateur quantique, le IBM Quantum System One. Parallèlement, IBM a livré le processeur Falcon (27 qubits) en 2019, puis un an plus tard le Hummingbird (65 qubits) et encore un an plus tard le processeur Eagle (127 qubits). En 2022, « nous sommes sur la bonne voie pour Osprey (433 qubits) », a indiqué Jay Gambetta à ZDNet, prônant une feuille de route qui soit à la fois « réelle et agressive ».

Une stratégie hybride pour l’industrie

Agressive, elle l’est : IBM imagine en effet des machines à 1 000 qubits pour l’année prochaine. Derrière la roadmap, le groupe dessine une ambition bien concrète. « Nous voulons traiter de vrais problèmes d’optimisation en finance, par exemple, ou encore d’autres cas d’usage en IA et en chimie grâce au quantique », souligne Jay Gambetta.

En somme, selon le vice-président d’IBM Quantum, « nous voulons faire en sorte que l’informatique quantique soit utile à l’industrie et sans friction. Cela signifie qu’il faut faire travailler le classique et le quantique ensemble dans une stratégie hybride pour créer des bibliothèques permettant de repousser les limites de ce qui peut être fait ». Mais Jay Gambetta précise qu’il ne s’agit pas de faire fonctionner sur un processeur quantique quelque chose qui fonctionne déjà très bien sur un processeur classique. « Cela n’a aucun sens » selon lui.

Et dans cet effort pour trouver des cas d’application concrets, l’écosystème industriel a plus que son mot à dire, estime Jay Gambetta. « Je vois une véritable stratégie industrielle que nous créons avec de nombreux partenaires. Certaines industries créeront certaines parties de la pile logicielle, d’autres s’occuperont de certaines parties de la chaîne d’approvisionnement, etc. »

IBM nourrit d’ailleurs des relations premium avec les quelque 180 partenaires de son Quantum Network. « C’est un moyen pour les industries et les universitaires d’être en mesure de travailler ensemble », note Jay Gambetta.

L’accès, la R & D et la main d’œuvre

Pour Jay Gambetta, il est aussi important de continuer à investir dans la R & D et la main d’œuvre pour renforcer ces écosystèmes. Pour faire naître des vocations, le responsable quantique insiste notamment sur les formations universitaires et le potentiel des reconversions de profils experts en mathématiques.

Pour résumer, la stratégie industrielle s’appuie donc sur quatre piliers, que sont « l’accès, la R & D, la main d’œuvre et l’industrie », indique Jay Gambetta.

Sur l’accès, le responsable note d’ailleurs que d’autres machines Quantum System One devraient être déployées à la Cleveland Clinic aux Etats-Unis, au Québec et en Corée du Sud. Des systèmes quantiques sont déjà déployés hors des Etats-Unis, dont un en Allemagne et un autre au Japon. 

Pour la France, Jay Gambetta observe un écosystème quantique assez dynamique « autour d’innovations prometteuses et des industries intéressées ». S’il estime qu’il y a de la place pour plusieurs technologies autres que celle d’IBM, comme les atomes neutres de Pasqal ou encore la photonique de Quandela, il encourage les start-up à « investir dans le matériel » pour être à l’état de l’art sans creuser l’écart.




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