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Télétravail : Comment convaincre vos employés de retourner

Télétravail : Comment convaincre vos employés de retourner au bureau ?

Les mois ont passé et la « grande démission » se poursuit. Certains pensaient que les travailleurs reviendraient en masse au bureau une fois les mesures de compensation financière levées. Mais ce n’est pas le cas. Aux Etats-Unis par exemple, où ces aides ont pris fin il y a déjà plusieurs mois, il n’y a pas eu de ruée vers les bureaux.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. La situation sanitaire pour commencer, car la peur d’être contaminé par le virus de la Covid-19 est toujours présente. Mais aussi la lassitude de ceux qui avaient un emploi sans intérêt. Ainsi que ceux qui ont pris leur retraite anticipée. Mais les travailleurs ne sont pas les seuls responsables. Il y a aussi les employeurs. En particulier ceux qui ont voulu forcer leurs employés à retourner dans leurs bureaux. Et c’est cette catégorie à laquelle nous allons nous intéresser aujourd’hui.

Nous l’avons déjà entendu, mais il est important de le répéter : ça ne se passera pas comme ça. Les employés avec du talent et des compétences de grande valeur, comme c’est le cas de la plupart des professionnels du monde de la technologie, ne retourneront pas si facilement à un travail présentiel traditionnel.

Mais après tout, vous n’êtes pas obligé de me croire sur parole. Regardons donc quelques chiffres.

L’écart se creuse entre dirigeants et employés

Hackajob a interrogé 2 000 professionnels de la technologie au Royaume-Uni, employés comme employeurs, au sujet du télétravail. Il ressort de cette enquête que les trois quarts des sondés (72 % pour être précis) considèrent le télétravail comme un critère d’importance dans leur métier. Et une personne sur cinq recherche un nouveau poste qui permet de télétravailler.

Microsoft a également mené l’enquête, plus récemment encore, révélant que les techniciens britanniques étaient convaincus par cette question : plus de la moitié des employés interrogés envisageraient de démissionner en cas de retour forcé au bureau.

Et le Royaume-Uni n’est pas le seul pays concerné. Selon une enquête de Future Forum Pulse, les employés français dans le secteur de l’informatique ont un point commun avec les Américains, les Britanniques, les Australiens, les Allemands et les Japonais : la plupart d’entre eux souhaitent travailler au moins une partie du temps à distance. Plus précisément, 75 % des sondés souhaitent pouvoir choisir leur lieu de travail, tandis que 93 % souhaitent pouvoir choisir le moment où ils travaillent. La principale raison invoquée est « pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée ».

Le problème, c’est que les dirigeants ne sont pas sur la même longueur d’onde. 44 % d’entre eux disent vouloir travailler tous les jours en présentiel. Du côté des employés, seuls 17 % sont intéressés. Les trois quarts des employeurs voudraient travailler depuis leurs bureaux trois à cinq jours par semaine, alors que cette affirmation convainc seulement 34 % de leurs employés. L’écart se creuse entre les dirigeants et les travailleurs…

Mais surtout, il ne faut pas oublier une chose. Que je constate pour la première dans ma vie. Aujourd’hui, ce sont les employés, et non les employeurs, qui décident.

Eloge du télétravail par Zuckerberg

Le télétravail est pourtant l’un des plus simples avantages à accorder à vos employés. Laissez de côté vos doutes sur le fait qu’un employé qui n’est pas constamment surveillé ne travaillera pas correctement. Si vous ne me croyez pas, rappelez-vous ce qu’a dit récemment Mark Zuckerberg, PDG d’une petite entreprise nommée Facebook : « j’ai constaté que le télétravail m’a donné plus de temps pour réfléchir sur le long terme, et m’a aidé à passer plus de temps avec ma famille, ce qui m’a rendu plus heureux et plus productif au travail ».

Mais le patron de Facebook/Meta n’est pas le seul à défendre le télétravail. C’est également le cas de Erik Brynjolfsson, directeur du Stanford Digital Economy Lab, et Georgios Petropoulos, chercheur postdoctoral au MIT, qui ont analysé l’augmentation de la productivité au travail aux Etats-Unis au premier trimestre 2021. Cette augmentation de 5,4 % – selon les chiffres du Bureau of Labor Statistics (BLS) – serait en partie due, d’après les chercheurs, à la compression en moins d’un an d’une décennie d’innovation numérique dans des domaines comme le télétravail. Pour l’avenir, ils estiment que l’impact le plus important sur la productivité proviendra de la poursuite de la tendance au télétravail.

Et les employés sont d’accord. L’enquête universitaire mensuelle « WFH research.com » révèle que près de six travailleurs sur dix estiment être plus productifs en travaillant à domicile. En moyenne, la productivité des interrogés est supérieure de 7 % quand ils travaillent depuis leur domicile. En bref, le télétravail est là pour rester. Et, selon ces calculs, il permettra d’augmenter la productivité globale des employés de 5 % aux Etats-Unis, par comparaison aux chiffres d’avant la pandémie.

En d’autres termes, le télétravail, ça marche.

Le compromis hybride

Pour autant, ça ne veut pas dire qu’il faut fermer les bureaux. Si on en croit l’enquête « Dice State of Remote Work« , le télétravail est un spectre. Et, si certains employés ne veulent plus jamais franchir le seuil du bureau, d’autres sont plus partagés, et rêvent d’une flexibilité permettant de concilier télétravail et présentiel au cours de la semaine.

En effet, d’après les chiffres de Dice, seul un travailleur sur cinq est déterminé à ne plus jamais venir au bureau. 75 % d’entre eux seraient plus intéressés par un mode de travail hybride.

Pour autant, seuls 3 % des interrogés seraient prêts à revenir au traditionnel 9h-17h au bureau tous les jours de la semaine. Oui, seulement 3 % sont d’accord pour travailler de nouveau comme dans les années 2010. Pour aller plus loin, 7 % des sondés ont même déclaré qu’ils étaient prêts à accepter une baisse de salaire de 5 % pour avoir la possibilité de travailler à distance.

Mieux concilier vie privée et vie professionnelle

Pourquoi le télétravail convainc-t-il autant ? C’est simple. Il est bénéfique à la fois pour les employés et pour l’entreprise. 53 % des professionnels de la technologie mettent en avant une productivité accrue comme l’un des principaux avantages du télétravail. 59 % d’entre eux soulignent également que le fait de se sentir plus détendu au travail est un avantage majeur. Quant à leurs avantages personnels, 80 % d’entre eux considèrent que les économies réalisées sur les trajets domicile-travail constituent le principal avantage.

Et, à l’instar de Mark Zuckerberg, 47 % des interrogés estiment que le télétravail leur permet de mieux concilier vie professionnelle et vie privée. Non, l’intérêt n’est pas de rester sur son canapé à regarder Squid Game sur son temps de travail, contrairement à ce peuvent penser certains employeurs. L’intérêt, c’est plutôt de gagner quelques minutes par jour pour s’occuper des repas des enfants, aller promener le chien ou aller chez le médecin par exemple, tout en étant en mesure de faire son travail.

Selon Dice, la tendance au télétravail ne peut que s’accentuer. Je suis d’accord. Et tous ceux qui ont suivi de près les transformations du lieu de travail au XXIe siècle devraient être d’accord. Il vous reste donc deux options : soit vous suivez le mouvement, soit vous le combattez. Dans ce dernier cas, vous finirez probablement par perdre vos employés, puis votre entreprise. Personnellement, mon choix est fait.

Source : ZDNet.com




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