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Smart cities : Comment la technologie aide à reconstruire

Smart cities : Comment la technologie aide à reconstruire les régions déchirées par la guerre

Depuis plus de trois décennies, la région contestée du Haut-Karabakh est au cœur de nombreux désaccords entre les nations voisines du Caucase, de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan.

Reconnu internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, le territoire était jusqu’à récemment gouverné en majorité par des Arméniens. Lors de la première guerre du Haut-Karabakh, qui a débuté à la fin des années 1980 et duré jusqu’en 1994, l’Arménie a réussi à s’emparer de la région et de la plupart de celles qui l’entourent.

Dans les années qui ont suivi, alors qu’un accord de cessez-le-feu était en vigueur, les deux parties ont connu des embrasements occasionnels. Toutefois, à la fin du mois de septembre de l’année dernière, un conflit de grande ampleur a de nouveau éclaté entre les deux anciennes républiques soviétiques. Cette fois, au cours d’une guerre qui a duré 44 jours, l’Azerbaïdjan a récupéré presque tous les territoires perdus lors de la guerre précédente.

Aujourd’hui, alors que l’Azerbaïdjan s’efforce de reconstruire progressivement le pays ravagé par les combats, les autorités espèrent que la technologie pourra jouer un rôle central pour encourager les citoyens à revenir dans la région, grâce à la création de smart cities proposant un meilleur mode de vie.

Projets pilotes de smart cities

Selon l’expert en urbanisme et professeur associé à l’université ADA de Bakou, Anar Valiyev, la construction de nouvelles communautés soutenues par des équipements numériques rendra la région plus attrayante. Non seulement pour ceux qui cherchent à revenir, mais aussi pour ceux qui sont restés dans la région pendant le conflit. « Une autre raison est le signal que le gouvernement veut envoyer à l’ensemble de la population sur la façon dont les autorités vont opérer dans la région, qui sera complètement différente, beaucoup plus efficace, plus effective et basée sur l’équité », explique Anar Valiyev à ZDNet.

Une période initiale de planification sera suivie d’un projet pilote qui verra la construction d’un certain nombre de « smart cities » – appelés Aghaly-1, Aghaly-2 et Aghaly-3 – dans la région de Zangilan, dans le Haut-Karabakh. Plus de 200 maisons seront construites à l’aide de matériaux de construction innovants, comme l’acier recyclé et le béton préfabriqué, et raccordées à des services publics connectés pour l’électricité, le gaz et la gestion des déchets.

La première phase du projet pilote a été lancée en février 2021. « Le projet lui-même comprendra principalement cinq composantes – logement, fabrication, services sociaux, agriculture connectée et énergie alternative », indique à ZDNet Inam Karimov, ministre de l’Agriculture de l’Azerbaïdjan. « Les sources d’énergies alternatives seront utilisées pour tous les bâtiments résidentiels, les installations sociales, les immeubles de bureaux, la restauration, la transformation et la production de produits agricoles. »

Combler le fossé numérique

Selon le Baku Research Institute, il existe actuellement un écart de 20 points de pourcentage entre les ménages ruraux et urbains en ce qui concerne la pénétration de l’internet fixe, principalement en raison des pénuries d’infrastructures fixes et des niveaux inférieurs de culture numérique dans les zones rurales.

Ces projets pourraient également inciter de jeunes Azerbaïdjanais à se rendre dans la région du Haut-Karabakh à la recherche de nouvelles opportunités.

Les autorités azerbaïdjanaises ont immédiatement commencé à planifier la reconstruction d’Agdam après la fin du conflit, en novembre 2020. Selon les plans, la ville sera la quatrième plus grande ville d’Azerbaïdjan une fois achevée, avec une population de 100 000 habitants – bien que les choses en soient encore à un stade très précoce.

« Nous sommes au stade de la planification et nous conceptualisons actuellement différents sites », explique à ZDNet Emin Huseynov, économiste azerbaïdjanais et représentant spécial dans le district d’Agdam. « Toutefois, le plus important est l’infrastructure de base, qui est en cours de réalisation actuellement. Lorsqu’elle sera en place, nous commencerons à construire la ville. »

Développer les technologies de l’information

Le développement des smart cities devrait être une aubaine pour l’industrie azerbaïdjanaise des technologies de l’information et de la communication (TIC), qui n’en est qu’à ses débuts dans le pays et son économie axée sur le pétrole.

En 2016, les TIC faisaient partie des 11 secteurs économiques que les autorités azerbaïdjanaises identifiaient comme étant d’importance stratégique pour le pays. Le pays a désormais adopté une feuille de route stratégique pour son développement. Cependant, selon un rapport de l’IPHR et de l’Azerbaijan Internet Watch, en 2020, le secteur des TIC ne représentait que 1,6 % du PIB total de l’Azerbaïdjan.

« Je pense que le secteur des TIC se développera plus rapidement, car le développement des smart cities nécessite également un développement plus rapide des technologies de l’information », affirme Anar Valiyev à ZDNet, ajoutant que de nombreux jeunes du pays commencent à s’orienter vers des matières liées à l’informatique, comme l’informatique et l’ingénierie des systèmes.

L’informatique et l’agriculture suscitent également un vif intérêt. Dmitry Andrianov, fondateur du magazine technologique InfoCity, basé à Bakou, estime que le développement de villes et de villages intelligents dans les territoires du Karabakh devrait inciter à poursuivre le développement du secteur technologique azerbaïdjanais, et souligne la croissance de la jeune start-up IoT Sumaks, et de la start-up agritech Kibrit.

« Tout cela contribue à la création d’une demande durable pour les jeunes professionnels de l’informatique », assure Dmitry Andrianov.

Source : ZDNet.com




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