En 2021, le marché du Cloud public a franchi la barre des 150 milliards de dollars. Quelle que soit leur taille, leur activité, les entreprises migrent de plus en plus de ressources informatiques auprès des hyperscalers et des opérateurs Cloud régionaux. Or si les datacenters de ces professionnels du Cloud sont certainement plus performants et sécurisés que les datacenters on-premise de nombreuses entreprises, ceux-ci ne sont pas invulnérables pour autant. Depuis la foudre tombée sur un datacenter Google en 2015, l’incendie du datacenter OVH et la toute récente panne mondiale d’AWS en est la preuve que ces infrastructures ne sont pas à l’abri des problèmes techniques. De facto, de plus en plus d’entreprises se posent la question de sauvegarder leurs données Cloud chez un autre fournisseur Cloud, c’est la naissance du backup de type Cloud-to-Cloud (C2C).
De nombreuses solutions de BaaS (Backup as a Service) autorisent la sauvegarde de données Cloud soit en on-premise, soit chez un autre fournisseur Cloud. C’est le cas de la solution Acronis Cyber Protect Cloud, une solution généralement proposée par les MSP (Managed Service Providers). « Les entreprises utilisent de plus en plus de solution de sauvegarde Cloud, mais cela ne signifie pas forcément qu’elles vont nécessairement sauvegarder les données dans le Cloud » souligne Gregory Laroche, Senior Solution Engineer chez Acronis.
« Une solution SaaS dont la console est sur le Cloud n’implique pas nécessairement un stockage des données dans le Cloud. Nous avons un datacenter en France et en tant qu’entreprise suisso/singapourienne nous ne sommes pas soumis au Cloud Act américain. » Outre cette localisation de ses datacenters, Acornis mise sur la synergie entre les briques de sauvegarde et de cybersécurité afin de protéger les données, une approche qui séduit de plus en plus d’entreprises.
L’émergence du besoin de sauvegarder les données Office 365
Parmi les fournisseurs Cloud qui proposent des services de sauvegarde BaaS s’appuyant sur la solution Acronis figure le français Ikoula. Celui-ci sauvegarde les ressources IT des utilisateurs de ses services Cloud mais aussi les serveurs on-premise de ses clients. Anthony Collard, responsable de l’infogérance et de l’outsourcing chez Ikoula déclare : « L’offre backup connait une forte croissance ces derniers mois, nous avons quasiment doublé notre plateforme de stockage sur un an. La solution s’est beaucoup étoffée, notamment en intégrant une protection anticryptolocker, de nouvelles fonctionnalités qui répondent bien aux attentes des entreprises actuellement. » Le fournisseur Cloud stocke ses sauvegardes dans son datacenter d’Eppes, dans les Hauts-de-France mais réplique les données dans son deuxième datacenter de Reims pour plus de sécurité.
Outre la sauvegarde des serveurs Linux/Windows, et des postes de travail, Ikoula a vu arriver un besoin de plus en plus fréquent chez ses clients, le besoin de sauvegarder leur infrastructure Office 365. « Office 365 n’est pas à l’abri d’un incident » explique Anthony Collard. « On pense qu’une donnée dans le Cloud est par nature sécurisée, mais ce n’est pas le cas : Azure peut connaître un incident, la messagerie attaquée. Acronis permet de sauvegarder les boîtes Office 365, le but étant d’avoir une seconde copie de ces données afin de ne pas être dépendant d’un seul fournisseur Cloud. »
Si tous les fournisseurs Cloud majeurs proposent des services
de backup intégrés, les entreprises cherchent de plus en plus
fréquemment à réduire le risque d’indisponibilité générale et
sauvegarder leurs données chez un second fournisseur Cloud.
De facto, de nombreuses solutions C2C sont apparues ces derniers mois sur le marché afin de sauvegarder les données Office 365. Outre Acronis Cyber Backup, Altaro Office 365 Backup for MSP, Barracuda Cloud-to-Cloud Backup, Veeam Backup for Microsoft Office 365 se partage un marché en forte croissance.
De manière plus générale, les solutions de backup ont aujourd’hui bien intégré le Cloud en termes de sources de données mais aussi d’espaces de stockage pour écrire leurs sauvegardes. Stéphane Berthaud, Senior Director Technical Sales France & Africa pour Veeam souligne : « Tous les scénarios de sauvegarde sont aujourd’hui imaginables : les environnements on-premise peuvent être sauvegardés sur des espaces de stockage Cloud, les instances IaaS d’un hyperscaler peuvent être sauvegardées sur le même Cloud ou chez un autre fournisseur pour répartir les risques. Nous sommes aujourd’hui capables de couvrir tous les scénarios quelle que soit la source et la destination, ce qui est aujourd’hui une réalité du marché alors que c’était très exceptionnel il y a seulement 4 ans. » Une solution telle que Veeam Availability Suite est multi plateforme et couvre l’ensemble de ces environnements, mais il est possible d’opter pour des solutions spécialisées pour AWS, Azure ou GCP. Ces solutions de dernière génération permettent de piloter les sauvegardes, les réplications et les migrations sur tous ces environnements.
La sauvegarde Cloud-to-Cloud monte en charge
Si le scénario de sauvegarder des infrastructures on-premise dans le Cloud est amené à être de plus en plus fréquent, les entreprises commencent effectivement à sauvegarder des infrastructures AWS ou Azure chez d’autres fournisseurs Cloud. Stéphane Berthaud explique : « La sauvegarde Cloud à Cloud n’est pas un cas d’usage majoritaire chez nos clients, mais ceux-ci ont pris conscience du fait que même l’hébergement chez un Hyperscalers n’est pas totalement exempt de risque. »
En matière de gestion du risque, s’appuyer sur un seul acteur constitue un spof (single point of failure) et un Cloud complet peut tomber et être indisponible pendant plusieurs heures et il est assez logique que les responsables d’infrastructure aient la volonté de disposer d’un secours avec une copie sur les infrastructures de l’entreprise ou chez un autre fournisseur Cloud.
Cette approche Cloud à Cloud est de plus en plus fréquente dans un contexte bien précis : la sauvegarde des données Office 365. On peut bien évidemment sauvegarder son environnement Office 365 dans Azure, mais énormément de clients souhaitent disposer d’une copie hors des infrastructures Microsoft pour se mettre à l’abri d’une indisponibilité des services Cloud Microsoft. Cette copie peut être réalisée sur des infrastructures on-premise, ce que permettent certaines solutions, elle peut être réalisée chez un fournisseur Cloud concurrent. Cette sauvegarde chez un tiers est considérée par certaines entreprises comme un outil de réversibilité vis-à-vis du choix de Microsoft Azure. En cas d’indisponibilité prolongée ou de rupture de contrat, l’entreprise peut toujours mettre en place environnement Exchange et SharePoint on-premise et restaurer ses données pour accéder aux boîtes aux lettres et aux fichiers stockés.
Attention au contrôle des coûts de fonctionnement de l’infrastructure de sauvegarde
Si les solutions de sauvegarde offrent aujourd’hui toute une palette de solutions de stockage pour sauvegarder les données Cloud, un contrôle des coûts strict doit être la règle. Les espaces de stockage sont facturés au volume et à la durée et certains fournisseurs Cloud facturent les volumes de données échangés entre leurs datacenters et l’extérieur. Pour Stéphane Berthaud, en tenant compte de toutes les subtilités de facturation des fournisseurs Cloud et en jouant avec les différentes classes de stockage, le nombre de copies, il est possible s’atteindre un haut niveau de résilience à un coût extrêmement compétitif par rapport à une infrastructure on-premise.
Il existe de plus en plus de solutions qui, à l’image de
Synology Active Backup for Microsoft 365, permettent de sauvegarder tout
ou partie des données de Microsoft 365 sur une infrastructure
on-premise ou Cloud tierce.
« Pour prendre l’exemple AWS, en jouant sur les offres S3, S3 Accès peu fréquent, S3 Glacier, si on dispose d’une solution capable de gérer toutes ces classes de stockage de manière automatisée, et si on est capable de bien dimensionner ces ressources, on peut disposer d’une architecture de sauvegarde extrêmement compétitive. » Créer une infrastructure de sauvegarde Cloud va nécessiter un certain travail sur les services à mettre en œuvre en fonction de la fréquence des sauvegardes, des délais de rétention pour choisir les bonnes classes de stockage, mais sur le plan des outils la sauvegarde Cloud à Cloud est aujourd’hui une option totalement viable pour mettre à l’abri ses données.
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