Mobilité

Notre avis sur Tár : Cate Blanchett sur la voie des Oscars ?

Notre avis sur Tár : Cate Blanchett sur la voie des Oscars ?

Golden Globe de la meilleure actrice dans un drame, Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à la dernière Mostra de Venise, et bientôt les Oscars ? Alors que Tár s’apprête à sortir sur nos écrans, le film de Todd Field s’apparente à une machine à gagner des récompenses pour son actrice principale, Cate Blanchett

Une route pavée de statuettes méritée pour celle qui a déjà remporté deux Oscars ? Le long-métrage a-t-il autre chose à raconter au-delà de l’illumination de sa star ? Voici l’avis de CNET France

tar 1 

Le synopsis du film

Maestro mondialement renommée dont l’autobiographie est sur le point de sortir, Lydia Tár s’apprête à achever son objectif en réalisant un concerto de la Symphonie N°5 de Gustav Mahler, la seule à laquelle elle ne s’était pas encore attaquée, en compagnie du grand orchestre symphonique allemand. 

Mais en seulement quelques semaines, toute sa vie va vaciller à la suite d’un événement vécu par nombreux puissants avant elle. 

tar 3 

Mieux vaut Tár que jamais

Il serait injuste de dire que Tár repose uniquement sur la performance de Cate Blanchett. Néanmoins, il faut rendre à Cate ce qui appartient à César, car son interprétation est sans aucune contestation possible la clé de voûte de l’œuvre. De l’aveu de Todd Field lui-même, il a pensé le film pour l’actrice et un refus de sa part aurait entraîné la mort prématurée du projet. 

On peut ainsi voir Tár comme une vitrine où le joyau Cate Blanchett à tout l’espace nécessaire pour briller sous nos yeux. Investie à 200%, l’actrice comprend bien le poids qui pèse sur ses épaules et va s’accaparer la personnalité ambiguë de cette femme dont le rêve se transforme en cauchemar par l’absence de conscience de ses actes. 

tar 4 

Présente sur chaque plan, unique moteur de l’histoire, Cate Blanchett livre ainsi une prestation grandiose, menant de sa baguette la moindre scène d’un film qui existe pour elle et qui n’existerait pas sans elle. Elle n’a jamais aussi bien portée le titre de « Maestro ». 

Et pour qu’il y ait une grande actrice, il faut aussi qu’il y ait un grand rôle. À ce jeu-là, Field a réussi à créer avec Lydia Tár tout un symbole sociétal où les rapports de domination, de manipulation, de harcèlement, ne s’incarnent non plus dans un sexe, mais dans une « puissante ». Le cinéaste parvient ainsi à retranscrire parfaitement les rapports de force qui se jouent entre une personne au sommet et celles et ceux sur lesquels se pose son regard. 

tar 5 

Tár est une cheffe d’orchestre accomplie, qui s’est construite à la force de son travail, mais qui, enivré par sa position dominante, va objectiver l’autre. L’autre n’est plus qu’une marionnette, au service de sa carrière ou de son désir, dont elle tire les fils depuis son pupitre. Le long-métrage va prendre son temps, peut-être trop d’ailleurs par moment, pour inverser le rapport de force, devenant maître de la vie d’une Tár qui découvre son impuissance. 

Il suffira d’un grain de sable pour que les failles et les faiblesses ressurgissent d’une façon (parfois littéralement) cauchemardesque, mettant cette fois celle qui se croyait intouchable dans la position d’outil d’un destin en marche, inéluctable.

On apprécie également que le réalisateur parvienne à inverser les positions avec une certaine délicatesse, préférant la suggestion des actions passées ou présentes (un pied, parfois, suffit) pour nous emmener dans la bonne direction. 

tar 2 

À l’image de son récit, on sent qu’il a pensé sa mise en scène comme une partition où chaque pièce va avoir son rôle pour que la musique joue juste. La décadence n’est jamais brutale, elle découle presque naturellement une fois la première note jouée. 

Le seul bémol viendra peut-être alors d’une symphonie légèrement trop longue et d’un propos qui, s’il marque dans sa manière et dans son interprétation, n’a finalement rien d’original aux regards de ce que le cinéma ou le petit écran a pu nous proposer depuis que les consciences s’éveillent. Peut-on vraiment lui reprocher ? Une piqûre de rappel ne fait pas de mal ; que ce soit pour pointer du doigt le vice du pouvoir ou le talent immense de Cate Blanchett. 

  • Regardez la bande-annonce du film : 

Quels projets pour Blanchett ?

Grâce à Tár, Cate Blanchett devrait avoir un début d’année chargée puisque la saison des festivals n’est pas terminée et que quelques nominations, puis, sans aucun doute, quelques prix devraient s’ajouter à sa collection, dont une fameuse statuette dorée peut-être. 

Concernant ses futurs projets, l’actrice va jouer la carte de la diversité puisqu’on l’attend dans l’adaptation du jeu vidéo Borderlands dans le rôle de Lilith. Elle sera également la star de Disclaimer, une série créée par nul autre qu’Alfonso Cuarón, réalisateur de Les Fils de l’homme et de Gravity.


Source link

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page