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L’IoT environnemental, quelle place dans le plan climat des

L'IoT environnemental, quelle place dans le plan climat des villes ?

Afin d’atténuer les conséquences du changement climatique et de lutter pour la préservation de notre environnement, les villes adoptent différentes mesures au sein de leur Plan Climat Air Energie Territoriale (PCAET). Paris a ainsi annoncé sa volonté, d’ici 2025, de réduire de 80% son empreinte carbone et de 50% ses consommations énergétiques. De son côté, Lille vise 45% d’émissions de gaz à effet de serre en moins d’ici 2030. De nombreux objectifs ambitieux ont été pris, aussi bien par les métropoles que par l’ensemble des communes françaises.

Mais, lorsqu’il est globalement plus facile – et moins coûteux – de polluer que de préserver, comment s’assurer de la réussite de ces Plans Climat ?

L’urgence de résilience 

Le changement climatique modifie l’équilibre thermique de la Terre en raison de la forte concentration des gaz à effet de serre. Nous avons malheureusement pu constater au cours des dernières années, en France comme à l’étranger, l’impact négatif de ce dernier sur la planète  : intensification des intempéries, températures plus extrêmes, recul des glaciers mais aussi destruction de la biodiversité. Et il ne s’agit là que de quelques conséquences . 

Si l’enjeu prioritaire de la lutte environnementale était jusqu’à présent de réduire notre impact, il se mue maintenant en une urgence de résilience. Car nos villes sont confrontées à des épisodes extrêmes auxquels elles n’avaient pas, ou peu, eu à faire jusqu’ici.  

La résilience des territoires passe par une prise en considération de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement, pour une meilleure gouvernance, mais aussi par la capacité à s’adapter dans des contextes extrêmes tel que les fortes chaleurs et les grands froids, le manque d’eau, la pollution ou encore les inondations. Les territoires doivent pouvoir anticiper l’avenir et s’y préparer.

Un engagement politique et une philosophie technologique

Cette urgence de résilience ne se fera pas sans engagement politique fort, au niveau local et national. Polluer ne devrait pas coûter moins cher que préserver. La préservation ne doit pas être un simple argument démagogique. Pour être pérenne, la résilience doit s’inscrire dans un positionnement de création de valeur ayant pour objectif une plus grande attractivité du territoire via l’ajout de nouveaux services aux entreprises et habitants ou encore la préservation des infrastructures. A ce titre un indice de résilience nous permettrait de jauger, sur le long terme, des bénéfices d’une telle approche, tant d’un point de vue écologique, qu’économique.

De cet engagement politique découle une philosophie technologique : celle de la frugalité.

Mesurer, comprendre et agir – avec frugalité

Pour changer, il faut d’abord observer, comprendre puis agir. Et c’est ici que la technologie,  et plus précisément l’IoT – aussi appelé internet des objets – entre en jeu. Les capteurs connectés permettent de mesurer différentes variables pour mieux analyser le territoire et prendre des décisions éclairées, plus rapidement. La résilience doit aller de pair avec une conception durable des technologies du numérique. Nous appelons cela l’IoT environnemental. Ce dernier, plus frugal, permet de connecter des équipements intermédiaires déjà existants pour obtenir diverses mesures additionnelles, telles que le niveau de bruit, les températures, le taux d’humidité ou encore la qualité de l’air. 

Forte de ces capteurs et mesures associées, la collectivité peut enfin cartographier les zones de son territoire par métriques afin d’avoir un état des lieux complet et évolutif. Elle pourra ainsi mieux comprendre, par exemple, pourquoi certaines zones accumulent la chaleur afin de remédier au problème sur le court ou moyen terme (ajout de verdure ou utilisation de matériaux adaptés) mais aussi sur le long terme en s’attaquant aux causes racines sous-jacentes.

Afin d’éviter d’être énergivore, le capteur est paramétré pour prendre des mesures de manière périodique, trier les données et n’envoyer que celles utiles. Mais il peut aussi servir de système d’alertes en cas d’incident afin de mieux préserver la santé des citoyens et des infrastructures.

Ces analyses permettent également de repenser la ville de manière plus écologique. Ainsi l’arrosage des espaces verts pourrait être optimisé lorsque le taux d’humidité du sol l’exige, les déchets non organiques pourraient être collectés lorsque les points de collectes sont remplis, ou encore les gestionnaires pourraient être informés en cas de risque de gel des compteurs d’eaux enterrés. Les exemples sont légion.

Une lutte collective

Bien que les changements majeurs pour atteindre cet objectif de résilience seront à la charge des industriels et des collectivités, il ne faut pas pour autant oublier les habitants qui, en leur qualité de citoyens et consommateurs, souhaitent participer plus activement à cette lutte, ainsi que les professionnels du monde agricole qui s’avèrent être de forts contributeurs à l’amélioration recherchée.

La responsabilité des villes et communes est de leur donner des informations utiles et justes pour leur permettre d’agir au quotidien sur leur propre consommation et de réduire les gaspillages jusqu’alors invisibles. Car si certains gestes paraissent anodins pour beaucoup, ils sont en réalité délétères. C’est notamment le cas de certaines pratiques d’arrosage, ou encore de consommation d’eau ou d’électricité. Permettre aux citoyens de mieux suivre, et comprendre, leur impact individuel engendre un engagement plus fort de leur part. 

De nombreux acteurs existent sur le marché de l’IoT et il est important de prendre conscience qu’aucun d’entre eux ne peut adresser seul l’ensemble de ces sujets au vu de l’urgence de résilience. À date, les résultats les plus tangibles sont là où des alliances de raison se sont faites pour apporter des services, des spécialités et des expertises complémentaires. Les informations doivent être recueillies, puis partagées pour coordonner les efforts. La réussite exige un jeu collectif. Politiques, administrations, acteurs spécialisés et citoyens doivent unir leurs forces pour ne pas rendre la tendance délétère actuelle inexorable.




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