Mobilité

Les astronomes ont peut-être découvert des vestiges des

Les astronomes ont peut-être découvert des vestiges des premières étoiles de l'univers


Il y a 13,8 milliards d’années, grâce à une méga-explosion, l’horloge de
l’univers s’est mise à tourner. Pendant longtemps, tout est resté vide,
enveloppé dans l’obscurité. Il a fallu environ 100 millions d’années pour
que les toutes premières étoiles naissent puis se transforment en monstres
éclatants qui ne ressemblent à rien de ce que nous voyons aujourd’hui dans
notre ciel.


Les astronomes pensent que ces ancêtres stellaires étaient si colossaux que
s’ils étaient encore là, ils feraient ressembler le Soleil à un faible
lumignon jaune. Les étoiles de l’univers primitif ont quelque chose de
mythique. Les scientifiques continuent de chercher des preuves directes de
l’existence de ces mastodontes étincelants, en vain. Même le puissant
télescope spatial

James-Webb
, pourtant conçu pour cette tâche, se heurte à des obstacles importants
pour les débusquer.


Ce qui nous amène à aujourd’hui. Cette semaine, un groupe d’astronomes a
peut-être décroché le jackpot. Selon le nouvel article scientifique publié
dans l’


Astrophysical Journal
, nous pourrions enfin avoir une preuve claire de ce que l’on appelle les
étoiles de population III. Il s’agit des premières étoiles massives formées
au commencement de l’Univers.


Cette découverte pourrait non seulement nous offrir un aperçu de l’aube
cosmique, mais aussi nous aider à établir une chronologie de l’existence
humaine. Nous savons que nous sommes essentiellement faits de poussière
d’étoiles, mais comment la poussière d’étoiles nous a-t-elle créés ?


Enquête stellaire


Pour trouver la preuve de l’existence de ces corps stellaires primitifs,
l’équipe de recherche a utilisé l’objectif du puissant télescope terrestre
Gemini Nord situé à Hawaï. Ils ont pu recueillir des indices sur une autre
merveille extrême du cosmos : un quasar né 700 millions d’années seulement
après le Big Bang.


Les quasars sont de gigantesques jets de lumière, souvent plus brillants
que notre galaxie entière, qui se trouvent au centre de trous noirs
gargantuesques. Ces trous noirs sont les roues qui les font tourner.

etoile pop 3 quasar 

Un rendu artistique du quasar étudié par l’équipe d’astronomes. NOIRLab/NSF/AURA/J. da Silva/Spaceengine


Ce quasar dont il est question était centre d’intérêt car l’équipe pensait
que le meilleur endroit pour chercher les restes d’une ancienne étoile
serait autour d’un objet aussi ancien. Une intuition payante puisque les
chercheurs sont tombés sur quelque chose d’inhabituel. Ils y ont observé
une sorte de nuage autour du flux lumineux présentant des débris chimiques
d’une composition inattendue. Les astronomes en ont conclu qu’il s’agissait
clairement de débris d’étoiles, mais avec une teneur en fer et en magnésium
plus de 10 fois supérieure à ce que l’on attendrait d’une étoile semblable
au Soleil. Après analyse, ils ont compris que cette empreinte chimique ne
pouvait être liée qu’à une supernova hors-norme, celle d’une étoile de
population III.


Plus précisément, selon l’équipe, ces débris auraient probablement été
générés par la mort d’une étoile de l’univers primitif dans ce que l’on
appelle une supernova à instabilité de paires, une explosion si
incroyablement intense qu’elle aurait forcé chaque atome de l’étoile à se
disperser dans l’espace. Potentiellement, ces atomes auraient ensemencé
l’univers avec des éléments essentiels à la vie telle que nous la
connaissons. Des éléments comme l’hydrogène et l’hélium.


«

Il était évident pour moi que la supernova candidate pour cette étude
serait une supernova à instabilité de paires d’une étoile de population
III, dans laquelle l’étoile entière explose sans laisser aucun vestige
derrière elle

», a déclaré
Yuzuru Yoshii, astronome à l’université de Tokyo et co-auteur de l’étude. «

J’ai été ravi et quelque peu surpris de constater qu’une supernova à
instabilité de paires d’une étoile dont la masse est environ 300 fois
celle du Soleil fournit un rapport magnésium/fer qui concorde avec la
faible valeur que nous avons dérivée pour le quasar.

»


«

Nous savons maintenant ce qu’il faut rechercher ; nous avons une voie

», se réjouit Timothy Beers, astronome à l’Université de Notre Dame et
co-auteur de l’article. Peut-être que la clé pour décoder une chronologie
de la vie telle que nous la connaissons se trouve beaucoup plus près que
nous le pensons, dans notre propre arrière-cour galactique…




Article de CNET.com adapté par CNETFrance


Image : NOIRLab/NSF/AURA/J. da Silva/Spaceengine


Source link

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page