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Le référentiel alimentaire de Num-Alim, jumeau numérique des

Le référentiel alimentaire de Num-Alim, jumeau numérique des étiquettes produits

Les données agroalimentaires sont souvent disséminées dans des fichiers numériques incomplets, voire partiellement ou totalement erronés. Une incohérence qui pénalise les acteurs du secteur agroalimentaire et les consommateurs, qui sont de plus en plus en quête d’une information traçable et fiable sur les produits qu’ils achètent, en atteste la forte pénétration des applications mobiles comme Yuka, ou encore l’apparition du Nutri-Score sur les emballages en magasin, et même chez certaines chaînes de restauration comme McDonald’s.

La plateforme numérique des données agroalimentaires Num-Alim a voulu relever le défi en créant un référentiel des informations alimentaires qui soit le plus fiable et le plus complet possible. Utopie ou projet à portée de main ? Pour Philippe Tillous-Borde, président de Num-Alim, il était nécessaire de s’y atteler. « Les informations sont insuffisantes aujourd’hui si on se réfère aux données sur les étiquettes. Et on s’aperçoit qu’il y a beaucoup d’erreurs de référencement des produits, notamment en ce qui concerne les aliments allergènes. » UniversAlim a vocation à être un « bien public », a-t-il déclaré lors d’un point presse pour présenter le projet. « Nous avons pris le parti de donner accès gratuitement aux filières agroalimentaires et aux consommateurs à une information en ligne qui soit fiable. »

Ce référentiel ouvert, UniversAlim, est en quelque sorte le « jumeau numérique de l’étiquette physique », résume Jérôme François, directeur général de Num-Alim. A quelques différences près. Si ce nouveau référentiel dispose des informations réglementaires sur les produits vendus dans le commerce (comme l’identification GTIN pour « Global Trade Item Number »), il a vocation à agréger d’autres éléments annexes, comme le Nutri-Score et la présence de perturbateurs endocriniens. D’autres attributs y seront aussi ajoutés au fil de l’eau (moyennant finance cette fois-ci), comme les labels, les types d’additifs, mais encore l’impact environnemental.

Des informations réglementaires, mais pas que

Ce référentiel est avant tout destiné aux professionnels du secteur agroalimentaire, qu’ils soient en aval ou en amont de la chaîne de valeur. C’est aussi un outil qui vise les applications mobiles et les sites de e-commerce, dont les fiches produits ne sont pas toujours correctement remplies. C’est par exemple le cas de certains produits, comme les barres de céréales. La société Num-Alim a réalisé une comparaison sur les informations liées aux allergènes d’un site marchand à l’autre, et d’une application mobile à l’autre, et elle a constaté qu’elles n’étaient pas du tout uniformes pour une même barre de céréales. Ce travail comparatif peut être fait pour d’autres produits et d’autres critères, le résultat sera toujours le même. On compte « entre 30 % et 50 % des fiches produits numériques [qui] comportent au moins une erreur », justifie Jérôme François.

Le projet UniversAlim entend donc faire baisser drastiquement ce taux d’erreur, et espère gommer les erreurs relatives aux allergènes, qui sont des données sensibles pour les consommateurs concernés. Ce n’est pas chose aisée, devant l’ampleur de la tâche : le référentiel a vocation à traiter près de 25 millions de données à terme (soit d’ici 2023), en tenant compte des 250 000 produits présents sur le marché au global.

Pour disposer d’une base de données fiable, Num-Alim compte utiliser de la donnée structurée. La data qui arrive des entreprises, petites et grandes, n’est pas standardisée et souvent présentée dans des fichiers Excel, à défaut de mieux. La plateforme propose de « récupérer ces données, de les intégrer au référentiel, puis de les diagnostiquer », explique Guillaume Ardillon, directeur Opérations & Technologies. Mais pour bien faire, il faudra déjà avoir suffisamment de données structurées sur la base, souligne-t-il prudemment. « Près de 20 % des codes sont déjà référencés et structurés, et on a déjà plus de 4 000 fiches produits dans les tuyaux », estime-t-il. Au-delà des données fournies par les entreprises, certaines proviennent en outre de bases de données open source de type CodeOnline Food.

Un référentiel qui alimente la place de marché HubAlim

Le référentiel UniversAlim est une brique dans l’activité plus globale de Num-Alim, qui pilote aussi et surtout la place de marché HubAlim, destinée à fournir encore plus de datas et de services en sus aux entreprises. Sur cette plateforme d’échange, l’accès sera en partie payant. La plateforme va appliquer un modèle de commission mêlé à un système d’abonnement. Les services proposés sont très divers, allant de l’analyse sensorielle à la maintenance prédictive, en passant par de la veille sanitaire et des solutions de traçabilité.

Sur UniversAlim, le référentiel des informations alimentaires qui constitue donc la partie émergée de l’iceberg, Num-Alim proposera un diagnostic gratuit aux entreprises qui apportent leurs données. Dans un second temps, les entreprises pourront payer pour bénéficier d’un contrôle guidé plus poussé sur la mise en conformité des fiches produits qu’elles ajoutent à la base de données. Ce travail de correction se fera avec le partenaire technologique ConsoTrust.

« Nous en sommes au début d’un chemin », estime Jérôme François. NumAlim a reçu pour l’heure le soutien de 50 sociétaires, parmi lesquels des producteurs, des organisations de consommateurs et des entreprises de plusieurs secteurs confondus. Il a également reçu le soutien du gouvernement, qui a contribué à son financement à hauteur de 3 millions d’euros au titre du Programme d’investissements d’avenir (PIA). Pour fonctionner, le projet doit encore être adopté massivement par les acteurs du secteur agroalimentaire.




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