Selon une nouvelle étude publiée cette semaine, la pollution lumineuse a
privé près d’un tiers des humains d’une vue de notre
galaxie. Un phénomène lié au halo lumineux engendré par la diffusion de la lumière
artificielle
Cette étude publiée dans la revue Science a
exploité des données provenant d’un programme appelé Globe at Night géré
par le NOIRLab, un réseau d’observatoires financé par la National Science
Foundation. Elle conclut que la lumière du ciel telle que perçue par l’œil
humain est plus problématique que les mesures satellitaires de la lumière
artificielle sur Terre. En analysant plus de 50 000 observations, les
chercheurs ont constaté une augmentation de la luminosité du ciel de 9,6 %
au cours de la dernière décennie, contre seulement 2 % par an mesurés par
les satellites.
«
À ce rythme, un enfant né dans un endroit où 250 étoiles étaient
visibles n’en verrait plus qu’une centaine à l’âge de 18 ans
», prévient Christopher Kyba, chercheur au Centre de recherche allemand
pour les géosciences et auteur principal de l’étude. Selon les estimations
de cette étude, 80 % des personnes aux États-Unis et 30 % dans le monde ne
sont pas en mesure de voir l’arc éthéré de la
Voie lactée par nuit claire.
Cette illustration montre que plus la pollution lumineuse, et donc le
halo lumineux, est importante, moins les étoiles sont visibles.
NOIRLab/NSF/AURA, P. Marenfeld
Ce que nous sommes capables de voir à l’œil nu est en partie lié aux types
d’éclairage utilisés.
« Les lumières Led ont un effet important sur notre perception de la
luminosité du ciel
», précise Christopher Kyba. «
Cela pourrait être l’une des raisons de l’écart entre les mesures
satellitaires et les conditions de ciel rapportées par les participants
à Globe at Night.
» Les satellites ont également du mal à détecter la lumière émise
horizontalement par des sources plus visibles dans les villes, comme les
panneaux d’affichage ou les devantures de magasins.
La pollution lumineuse a des conséquences environnementales
«
La vitesse à laquelle les étoiles deviennent invisibles pour les
personnes vivant en milieu urbain est spectaculaire
», déplore Christopher Kyba. C’est en Amérique du Nord, puis en Europe, que
l’augmentation de la luminosité du ciel est la plus spectaculaire.
Outre les impacts sur l’astronomie et l’observation du ciel, Constance
Walker, co-auteur de l’étude et responsable de Globe at Night, affirme que
d’autres conséquences sont à prévoir. «
La lumière du ciel affecte les animaux diurnes et nocturnes et détruit
également une partie importante de notre patrimoine culturel
», explique-t-elle. «
L’augmentation de la lueur du ciel au cours de la dernière décennie
souligne l’importance de redoubler nos efforts et de développer de
nouvelles stratégies pour protéger le ciel étoilé.
»
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Article de CNET.com adapté par CNETFrance
Image : K. Ulaczyk/J. Skowron/OGLE/Astronomical Observatory, University of
Warsaw
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