Informatique

La France veut former plus de talents en intelligence

La France veut former plus de talents en intelligence artificielle

L’IA fait désormais partie d’importants scénarios de la vie réelle, notamment en étant appliquée à des infrastructures critiques telles que les réseaux électriques nationaux, l’optimisation de l’entreposage automatisé des supermarchés, la découverte de médicaments et les soins de santé. Pourtant, les talents viennent à manquer pour supporter tous les cas d’usage qui se développent autour de cette technologie.

Après l’annonce du plan France 2030 par le président de la République, qui contribuera à l’investissement dans la formation à l’intelligence artificielle (IA) à hauteur de 700 millions d’euros à horizon 2025, le gouvernement veut approfondir son soutien aux formations, pour attirer et retenir les talents dans l’Hexagone. Ce lundi, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des communications électroniques, ont présenté la deuxième partie du plan pour l’IA à l’occasion de l’événement organisé par France Digitale, « France is AI ». Il devrait mobiliser au total 2 milliards d’euros de cofinancements publics et privés.

Il fait suite à un premier volet stratégique amorcé il y a trois ans, après la présentation à l’époque d’un rapport de Cédric Villani. En 2018, cette première partie du plan, dotée de 1,5 milliard d’euros, avait pour vocation de soutenir et favoriser le potentiel scientifique et technologique de la France dans le domaine de l’IA. Le plan avait notamment conduit à la création d’un réseau d’instituts interdisciplinaires d’IA (3IA), et le financement de programmes doctoraux.

« Une bataille pour les talents »

Mais « 2021 n’est plus 2018 », rappelle Cédric O. Alors que la France compte près de 500 start-up françaises spécialisées en IA, soit 11 % de plus qu’en 2019 selon les chiffres de France Digitale, les efforts se portent aujourd’hui en priorité vers le volet formation pour s’adapter aux évolutions technologiques rapides, et poursuivre les synergies entre le monde académique et le secteur privé.

Au total, 781 millions d’euros iront vers un plan de formation à l’IA au sein des universités et des grandes écoles (dont 776 millions d’euros d’argent public). « La bataille pour l’IA, ce n’est ni plus ni moins une bataille pour les talents », soutient Cédric O, qui souhaite « mettre la France sur la carte mondiale de l’IA ».

Après la pénurie de talents, la fuite des cerveaux ne manque pas non plus d’inquiéter le gouvernement. « On va avoir besoin de personnes formées en IA dans d’innombrables secteurs », fait valoir Frédérique Vidal. Parmi les thématiques de recherche en tête des priorités, la ministre cite notamment l’IA embarquée, l’IA frugale et l’IA de confiance et éthique. Alors que « 500 doctorants supplémentaires » ont été financés sur l’IA depuis 2018, la ministre précise aussi que ce plan dédié à l’IA dans l’enseignement supérieur doit favoriser une recherche pluridisciplinaire, et intégrer aussi des chercheurs venus des sciences humaines et sociales pour le volet éthique de l’IA.

Innovation et régulation

Après la formation, la stratégie consacre aussi une grosse enveloppe aux technologies de l’IA en développement, notamment autour de l’IA embarquée, et une liste de sujets connexes comme la 5G, l’edge computing, les plateformes de développement de logiciels, la blockchain ou encore la cybersécurité. Il faut s’attendre, note Cédric O, à une « transformation profonde des architectures à venir ».

Sur la question de l’éthique dans l’IA, incluse aussi dans le plan du gouvernement, « une forme de dialectique s’opère entre le développement technologique et l’impact de ce dernier », souligne Cédric O. Le ministre rappelle à ce titre l’implication de la France aux côtés du Canada depuis quelques années, pour travailler sur des standards internationaux autour de l’IA responsable. A côté de cela, les nouvelles règles de la Commission européenne en matière d’IA tentent aussi de tracer une voie. Il s’agit d’une première mondiale visant à tempérer les craintes que cette technologie ne conduise à un avenir orwellien dans lequel des systèmes automatisés prendront des décisions sur les aspects les plus sensibles de nos vies.

« L’innovation va avec la régulation », a commenté Cédric O. « Nous vivons dans un monde où le leader fixe le standard. Donc si l’Europe, la France, veulent être en capacité de fixer des standards, alors ils doivent faire émerger des leaders », ajoute-t-il.

Au total, sur ces sujets, de l’IA embarquée à l’IA éthique, l’investissement se portera à 1,22 milliard d’euros. Par ailleurs, 25 millions d’euros sont prévus pour accompagner 500 PME et ETI vers l’adoption de solutions basées sur l’IA, d’ici à 2025, 40 millions d’euros pour aider les start-up à passer à l’échelle, et 120 millions d’euros pour soutenir le lancement de démonstrateurs visant à faire usage d’une IA plus frugale en énergie, détaille le plan.




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