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James Bond : rencontre avec le vrai « Q », responsable des

James Bond : rencontre avec le vrai « Q », responsable des voitures de Mourir peut attendre

M. « Bond, James Bond » est connu pour ses costumes cintrés, ses boissons originales et ses voitures emblématiques. Alors que la dernière aventure cinématographique de 007, Mourir peut attendre, est en salles depuis le 8 octobre après des mois de retard, nous avons discuté avec celui qui à conçu les Aston Martin et Land Rover que l’on voit à l’écran — pas Q, mais Neil Layton de Auto Action Developments, Ltd et coordinateur des véhicules d’action pour le vingt-cinquième film de Bond — pour une discussion garantie sans spoiler.

Du rallye à Quantum of Solace

L’histoire de Layton commence en 1996, lorsqu’il rejoint ProDrive, un groupe de sport automobile et d’ingénierie rendu célèbre dans le monde entier par son travail avec l’équipe de rallye Subaru. Il y côtoie des personnalités comme Colin McRae, Richard Burns, Juha Kankkunen et Tommi Mäkinen, qui comptent parmi les plus grands pilotes de rallye de tous les temps. Layton s’est impliqué dans les World Touring Cars et les British Touring Cars avant d’être approché par Ben Collins — l’homme au costume de course blanc qu’on appelle le Stig, et pilote doublure dans Quantum of Solace — pour construire les Aston Martin DBS du 22e film de Bond. Layton a ensuite travaillé sur Skyfall, Spectre et maintenant Mourir peut attendre.

« Mon premier film était un film de James Bond, alors on peut dire que j’ai eu la chance d’y entrer par le haut », plaisante Layton.

Que fait un coordinateur de véhicules d’action ?

« Mon rôle de coordinateur des véhicules d’action consiste à travailler en étroite collaboration avec l’équipe de cascadeurs », explique Layton. « Ils planifient la poursuite ou la cascade du film, puis ils viennent nous voir et nous disent “nous aimerions que ces véhicules soient capables de faire ceci, cela et cela”. »

bond 

Layton et son équipe acquièrent et construisent alors les voitures. Il a eu la main sur tous les véhicules que nous voyons à l’écran, qu’ils soient roulants ou garés et immobiles. Cela implique souvent de travailler en étroite collaboration avec les constructeurs automobiles qui fournissent les véhicules pour le film. Dans le cas de Mourir peut attendre, cela signifie Jaguar Land Rover, Triumph et Aston Martin étaient dans la boucle.

« Par exemple, nous avons construit la DB5 main dans la main en collaboration avec Aston Martin — pour de nombreuses raisons, mais la principale était l’échelle de temps », a déclaré Layton. « Nous avions six mois pour créer huit répliques de voitures qui devaient ressembler à une DB5, mais avoir les performances d’une voiture de course et être solides comme une voiture de rallye. »

Dix Aston DB5 pour le tournage

Les véhicules de cascade doivent être capables de descendre des escaliers, de faire des sauts et d’effectuer des dérapages et des virages au frein à main. Layton a expliqué qu’il s’agissait d’un énorme projet d’ingénierie mené en étroite collaboration avec Aston pour déterminer quels moteurs, différentiels et boîtes de vitesses utiliser, et comment personnaliser les réglages de suspension et de direction requis pour chaque cascade. Parallèlement, le style visuel et la carrosserie ont également dû être perfectionnés.

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« On ne voit qu’une seule DB5 dans le film, mais nous en avions en fait 10. Nous avions deux voitures principales — l’une était extérieurement correcte, l’autre intérieurement correcte », précise Layton. « Ensuite, nous avions deux voitures gadgets, qui étaient entièrement équipées de gadgets avant et arrière. Nous avions également deux “pod cars” que nous pouvions conduire à distance. »

Des voitures pilotés à distance

Une voiture à nacelle est un véhicule utilisé pour filmer les acteurs principaux au volant, qui est conduit à distance par un cascadeur, généralement dans une nacelle montée sur le toit, juste hors du cadre. Layton a participé au développement du système de télécommande Gemini utilisé sur ces voitures. Il permet à un cascadeur de contrôler la direction, l’accélérateur, les freins ou le frein à main d’un véhicule — « qu’il s’agisse d’un bateau, d’un bus, d’un camion ou d’une voiture » — à distance et même sans fil, jusqu’à 500 mètres de distance, avec un retour de force calibré. S’ils le souhaitaient, les membres de l’équipe pourraient conduire à distance une voiture de cascade équipée de Gemini dans les virages d’une montagne, puis la faire tomber d’une falaise, la détruisant totalement, le tout en seule prise de vue. Pour Mourir peut attendre, cependant, il n’a été utilisé qu’avec un conducteur cascadeur sur le toit.

« Nous avions alors quatre voitures de cascadeurs sur place, non seulement comme assurance de secours au cas où une cascade tournerait mal, mais aussi pour assurer la continuité des dégâts sur la carrosserie », précise Layton, qui revient à sa flotte de DB5. « En fait, nous ne tournons pas dans l’ordre où les dégâts se produisent dans le film. Parfois, nous commençons par les dégâts et, une fois le tournage terminé, nous retrouvons une voiture impeccable et propre. Un autre défi est donc la logistique et la quantité de pièces de rechange que nous devons transporter à tout moment. »

cascades 007

Layton poursuit : « C’est donc en soi un projet énorme, massif. Et ce n’est qu’un projet parmi tant d’autres. Nous avons aussi les motos KTM et Triumph qui font des sauts et du tout-terrain. Et puis, évidemment, nous nous sommes aussi intéressés aux Defenders. »

Le nouveau Defender en exclusivité

Ces véhicules se sont avérés particulièrement délicats, car au moment du tournage, le nouveau Defender n’avait pas encore été présenté. Layton et son équipe ont donc dû travailler dans le plus grand secret.

« Nous avions les huit premières voitures à sortir de la chaîne de production, et nous étions donc soumis à un embargo qui nous interdisait de divulguer la moindre information sur la voiture. Nous n’étions pas autorisés à prendre des photos, nous n’avions pas de dessins CAO. Mais nous devions concevoir et développer des cages de retournement et des systèmes de sécurité que nous pouvions apporter chezLand Rover et monter sur les véhicules », explique Layton. « Nous n’avions même pas le droit de sortir les véhicules du site et de les amener dans nos locaux sécurisés, ici à Auto Action Developments. »

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Le travail ne s’arrête pas à la construction de la voiture, un coordinateur de véhicules d’action doit également soutenir l’équipe de cascadeurs sur la piste d’essai pendant les phases de planification et, surtout, sur le plateau pendant le tournage.

« Si l’on regarde la scène d’ouverture avec l’Aston Martin, par exemple, nous sommes à Matera, en Italie — une ville vieille de près de 3 000 ans — et les conditions de surface de la route changent au cours de la journée. Si le vent se levait, de fines particules de poussière se déposaient sur les dalles de grès ou les dalles de pierre qui se trouvaient là. Au cours de la journée, vous pouviez avoir de l’adhérence et la minute suivante, vous n’en aviez plus. Donc, pour que les voitures restent au point, nous ajustions le type de pneus, la pression et les amortisseurs. Nous avons également utilisé une célèbre boisson gazeuse que nous avons pulvérisée sur la route pour ajouter de l’adhérence aux motos et aux voitures qui les poursuivaient. »

Goodwin a toujours supposé que les véhicules de cascade sont traités de manière assez rude et que peu d’entre eux survivent à la production, mais il s’avère qu’une planification et une exécution adéquates font que ce n’est pas nécessairement le cas. Il a demandé à Layton combien des différentes Aston et Land Rover construites avaient survécu à la production et la réponse a été surprenante.

« Toutes les voitures, qu’il s’agisse de Land Rover Defender ou d’Aston Martin, ont survécu. Il n’y a donc pas eu de pertes totales, à l’exception des Range Rover SVR qui poursuivent Bond dans sa Toyota. Il en envoie un sur une paroi rocheuse, qui lui fait subir plusieurs tonneaux. Nous avons fait deux prises sur ce sujet et ces deux véhicules ont été les seules pertes totales. »

« Les véhicules sont préparés, puis nous les testons, évidemment, pas seulement pour réaliser cette seule cascade, nous allons au-delà pour nous assurer de pouvoir continuer à répéter, répéter et répéter (NDLR sous-entendu les cascades) », poursuit Layton.

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« Toutes les cascades que vous voyez dans le film ont été faites pour de vrai, il n’y a pas d’effets visuels. Il ne s’agit donc pas de CGI ni d’un montage VFX. Le Defender saute dans les airs sur une distance équivalente à celle de trois camions. De même, l’Aston Martin qui dérape à toute vitesse et de manière dynamique dans les rues de Matera — tout cela a été fait pour de vrai. Le saut en moto, le tir de Bond… tout a été fait pour de vrai, et il n’y a pas eu de CGI pour créer les cascades. »

Mourir peut attendre, avec Daniel Craig, est en salles depuis le 8 octobre.

Article CNET.com adapté par CNETFrance


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