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En images, l’étreinte implacable du trou noir supermassif

En images, l’étreinte implacable du trou noir supermassif Sagittarius A* sur un corps céleste


La semaine dernière, des astronomes ont

présenté
des images du

trou noir supermassif


Sagittarius A*
(Sgr A*) en train d’engloutir une masse géante de débris interstellaires.
Si cet événement spectaculaire n’est pas vraiment une nouvelle découverte,
les derniers détails, publiés dans


The Astrophysical Journal
, dressent un tableau possible de l’histoire funeste de cet énorme nuage de
poussière et de gaz baptisé X7.


Sgr A* se situe à plus de 20 000 années-lumière de la Terre, ce qui
signifie techniquement que l’événement dont il est question s’est produit
il y a plus de 20 000 ans. Les images ne nous parviennent qu’aujourd’hui
car il a fallu tout ce temps pour que la luminescence provenant de cette
tempête cosmique atteigne nos télescopes.


X7 a une masse équivalente à environ 50 Terres et semble tourbillonner
autour de Sgr A* depuis des décennies à des vitesses dépassant 1 100 km par
seconde. Les astronomes suivent X7 depuis un certain temps en raison de sa
forme assez déroutante qui évolue très rapidement. Cette histoire est
documentée en image pour notre plus grand plaisir.


Vingt ans d’observations


«

Aucun autre objet dans cette région n’a montré une évolution aussi
extrême

», a déclaré Anna Ciurlo, chercheuse adjointe à l’université de Californie
à Los Angeles et auteure principal de l’article. Elle explique que X7 avait
au départ la forme d’une

comète
. Avec ses collègues chercheurs, ils ont observé cet objet céleste pendant
une vingtaine d’années, au cours desquelles ils l’ont vu s’allonger tout en
étant de plus en plus aspiré par les forces de marées gravitationnelles de
Sgr A*.


«

Il est passionnant de voir des changements significatifs de la forme et
de la dynamique de X7 avec autant de détails sur une échelle de temps
relativement courte, alors que les forces gravitationnelles du trou
noir supermassif au centre de la Voie lactée influencent cet objet

», explique Randy Campbell, co-auteur de l’article et responsable des
opérations scientifiques à l’observatoire Keck qui a aidé l’équipe dans son
analyse.

trou noir sgrA 1 

L’évolution de la forme de X7 lorsque le trou noir l’a aspiré au fil des ans. Anna Ciurlo/UCLA 


En théorie, les chercheurs pensent qu’il faudrait à X7 quelque chose comme
170 ans pour compléter son orbite autour de Sgr A*. Mais il n’en aura
probablement pas le temps car l’étreinte d’un

trou noir
est implacable. «

Nous prévoyons que les puissantes forces gravitationnelles exercées par
le trou noir galactique finiront par déchirer X7 avant même qu’il ait
achevé une seule orbite

», annonce Mark Morris, professeur de physique et d’astronomie à l’UCLA.


Voici ce qui arrivera très probablement à X7 lors de sa disparition finale.

giphy 


La spaghettification


Lorsqu’on pense aux

trous noirs supermassifs
, il n’est pas rare de les imaginer en train de « dévorer » ou d’« aspirer
» des morceaux de notre univers. Mais en réalité, ces vides sont bien plus
passifs qu’on ne le pense, et c’est ce qui les rend d’autant plus
terrifiants.


Dispersés dans le tissu spatial, les trous noirs se tiennent là, avec leur
immense puissance gravitationnelle, jusqu’à ce qu’une étoile, ou un nuage
interstellaire dans le cas qui nous occupe, s’en approche accidentellement
un peu trop près. Immédiatement et sans effort, la gravité du trou noir
commence à comprimer, étirer, tordre et plier l’objet céleste malchanceux.
Cela va continuer jusqu’à ce que la victime ressemble à littéralement une
longue nouille. Ce processus est appelé spaghettification.


Lentement, l’objet se rapproche du

trou noir
, franchissant même la frontière floue entre notre univers et ce qui se
trouve à l’intérieur de l’abîme que l’on nomme l’horizon des événements.
Au-delà de cette région, rien ne peut s’échapper. Pas même les atomes, le
son, la lumière et encore moins le nuage X7.


Les astronomes s’interrogent sur la nature et la provenance de cet objet
céleste. « Une possibilité est que le gaz et la poussière de X7 aient été
éjectés au moment où deux étoiles ont fusionné », pense Anna Ciurlo,
soulignant que de telles fusions d’étoiles sont très courantes à proximité
des trous noirs. «

Dans ce processus, l’étoile fusionnée est cachée à l’intérieur d’une
coquille de poussière et de gaz, ce qui pourrait correspondre à la
description des objets G. Et le gaz éjecté a peut-être produit des
objets de type X7

». Mais cela demeure encore un mystère.




Article de CNET.com adapté par CNETFrance


Image : Anna Ciurlo/UCLA


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