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Antarctique : des décennies de pertes de glace passées sous

Antarctique : des décennies de pertes de glace passées sous le radar, selon la NASA

Depuis 1997, le bord de la calotte glaciaire de l’Antarctique a perdu environ 12 000 milliards de tonnes de glace, selon une étude de la NASA basée sur des images satellites et publiée mercredi dernier dans la revue Nature. Ce constat est d’autant plus alarmant que les chercheurs se sont rendus compte que ce chiffre représentait le double de ce que les estimations précédentes suggéraient. Et pour ne rien arranger la perte de glace est susceptible de s’accélérer en même temps que le réchauffement du climat de la Terre induit par l’Homme.

« L’Antarctique s’effrite sur ses bords », a déclaré Chad Greene, auteur principal de l’étude et scientifique au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, dans un communiqué de presse. « Et lorsque les plateformes de glace s’amenuisent et s’affaiblissent, les glaciers massifs du continent ont tendance à accélérer et à augmenter le taux d’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale. »

Lorsque la glace se détache du continent et se déverse dans l’océan, on parle de « vêlage ». Normalement, le vêlage se produit naturellement et à un rythme assez régulier, ce qui signifie que les plates-formes de glace ont une taille constante sur le long terme et que le niveau des mers est lui aussi généralement constant. « Mais au cours des dernières décennies », a déclaré la NASA, « le réchauffement de l’océan a déstabilisé les plateformes de glace de l’Antarctique en les faisant fondre par le bas, ce qui les rend plus minces et plus faibles. » Plus tôt cette année, une plateforme de glace aussi grande que Los Angeles s’est désintégrée sous nos yeux.

Ce n’est pas une coïncidence si, également au cours des dernières décennies, le changement climatique a forcé la température des océans à augmenter de façon exponentielle.

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Les changements de l’altitude de la calotte glaciaire de l’Antarctique de 1985 à 2021 sont représentés ici. La hauteur de la glace diminue (rouge) lorsque la calotte fond au contact de l’eau de l’océan ; elle augmente (bleu) là où l’accumulation dépasse la fonte. Les plateaux de glace sont représentés en gris – NASA/JPL-Caltech

Même s’il faut s’attendre à certaines variations du climat, comme le montre l’histoire, les hausses de température ne sont pas censées se produire aussi rapidement – c’est tout simplement trop rapide et insoutenable pour la survie de la faune et de la flore, pour l’équilibre des cycles naturels de la Terre et pour la protection de notre planète. N’en déplaise aux climato-sceptiques, ce rythme accru est indéniablement dû aux activités humaines telles que la combustion de combustibles fossiles pour produire de l’énergie et l’abattage des forêts, qui font grimper en flèche les températures mondiales.

« Les pertes dues au vêlage ont tellement dépassé la croissance naturelle de la plate-forme de glace que les chercheurs pensent qu’il est peu probable que l’Antarctique retrouve son étendue d’avant 2000 d’ici la fin du siècle », a déclaré la NASA.

L’étude, qui a analysé de manière approfondie les bords des plates-formes de glace couvrant environ 50 000 kilomètres de côtes antarctiques, suggère que les plus grandes plates-formes du continent enneigé vont connaître des événements majeurs de vêlage dans les 10 à 20 prochaines années, a déclaré la NASA.

Voyage au royaume des glaces 

Par ailleurs, une étude connexe dirigée par la NASA et publiée dans Earth System Science Data indique que l’amincissement de la glace en Antarctique s’est également étendu des bords extérieurs du continent vers son intérieur, un processus qui a presque doublé dans les parties occidentales de la calotte glaciaire au cours de la dernière décennie. Cette conclusion découle de la combinaison de près de 3 milliards de points de données provenant de sept instruments spatiaux pour « produire le plus long ensemble de données continues sur l’évolution de la hauteur de la calotte glaciaire… depuis 1985 », explique l’agence.

« Des changements subtils comme ceux-ci, combinés à une meilleure compréhension des tendances à long terme grâce à cet ensemble de données, aideront les chercheurs à comprendre les processus qui influencent la perte de glace, ce qui permettra d’améliorer les estimations futures de l’élévation du niveau de la mer », a déclaré Johan Nilsson, auteur principal de la deuxième étude et scientifique au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, dans le communiqué. 

National Geographic souligne l’importance de surveiller l’élévation du niveau de la mer car ses conséquences comprennent l’augmentation de l’intensité des ondes de tempête, les inondations et les dommages causés aux zones côtières.

Les citoyens du Bangladesh, par exemple, ont dû faire face à un nombre accru de cyclones provoqués par le changement climatique, qui se produisent chaque année depuis plusieurs années. Ces tempêtes ont coûté la vie à de nombreux habitants des zones côtières, et les survivants ont été transférés dans des zones abritées.

Article de CNET.com traduit par la rédaction de CNET France 

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